La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), dans son document : « Note  Mensuelle De Conjoncture  économique dans les pays de l’Uemoa à fin novembre 2021 », note une baisse de 1,4% des prix des produits de base exportés par les pays de l’Uemoa.

D’après la Bceao, les cours des matières premières exportées par les pays de l’Union ont connu une baisse durant la période sous revue, sous l’effet notamment d’un affaiblissement de la demande. Et  les cours des produits alimentaires importés se sont inscrits en hausse par rapport au mois précédent.

« Les prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’Union enregistrent une baisse de 1,4%, après une hausse de 3,5% en octobre 2021, en lien avec l’accroissement des incertitudes qui ont affaibli la demande. Les baisses des prix concernent à la fois les produits énergétiques (-4,1% en novembre contre +13,9% en octobre) et les produits non énergétiques

(-0,8% contre +1,3% en octobre 2021) », précise-t-on dans le document.

Baisse des prix de l’énergie

« Les prix de l’énergie ont connu une baisse, marquée, d’une part, par un affaiblissement des prix du gaz naturel (-8,0% en novembre contre +21,2% en octobre 2021), et d’autre part, par la baisse du prix du pétrole (-3,1% contre +12,2%). Les perspectives de températures douces aux Etats-Unis à moyen terme ont pesé à la baisse sur les cours du gaz naturel » note la source.

«  En effet, le Commodity Weather Group a indiqué que les températures dans l’ensemble des Etats-Unis resteront supérieures à la normale jusqu’en début décembre 2021 et qu’il prévoit des températures supérieures à la normale au moins jusqu’en mi-décembre dans la moitié ouest des Etats-Unis. La baisse des cours du pétroleest consécutive aux pressions exercées par un certain nombre de grandes économies, dont les Etats-Unis, de mettre sur le marché une partie de leurs réserves stratégiques.  Cette situation a conduit les pays de l’OPEP à accepter d’augmenter dans une certaine mesure le nombre de barils qu’ils mettent sur le marché par jour, poussant à une augmentation de l’offre de pétrole durant la période sous revue », renseigne-t-on dans le document.

Baisse des cours des matières premières non énergétiques

« La baisse des cours des matières premières non énergétiques exportées par les pays de l’Union concerne de produits agricoles (-5,4%), notamment le cacao (-6,9%), la noix de cajou(-5,3%) et de l’huile de palme(-0,8%). La baisse concerne également les matières minérales (uranium : -19,2% et zinc : -1,4%, et aussi le bois grume : -0,1%). En revanche, les cours de l’huile de palmiste (+6,9%), du coton (+6,7%), du café (+4,7%), du caoutchouc (+2,1%), du phosphate (+3,8%) et de l’or (+2,6%) se sont accrus au cours du mois sous revue », note la Bceao.

Et le document de rajouter : « Les cours mondiaux du cacao ont été tirés à la baisse par la perspective d’une belle récolte 2021/22 en Côte d’Ivoire. Les prix de la noix de cajou ont été à la baisse, du fait du ralentissement de la demande, dans un contexte de résurgence de la pandémie de la Covid 19. En revanche, les cours de l’huile de palmiste ont été soutenus, notamment, par le resserrement des perspectives de production en Malaisie, du fait de la pénurie de main-d’œuvre ».

La Bceao souligne : « L’augmentation de la demande, en lien avec la décision de l’Inde d’abaisser les taxes sur les importations d’huiles comestibles, a renforcé la tendance. Les cours du coton ont été soutenus par la forte demande chinoise. Durant la période sous revue, les cours du café ont été portés par la pénurie de conteneurs, qui continue à restreindre la disponibilité d’espace pour le fret. Cette situation a perturbé les acheminements du café du Brésil et du Vietnam, entraînant chez les pays consommateurs la volonté d’accroître leurs stocks, afin de se prémunir contre des pénuries. Les bonnes perspectives de la production automobile (nouvelles mesures de relance budgétaire et levée de l’état d’urgence dans toutes les régions du Japon) ont contribué à accroître les cours du caoutchouc ».

Augmentation de 18,1% des prix des produits exportés

« Par rapport à novembre 2020, les prix des principaux produits exportés par les pays de l’UEMOA ont augmenté de 18,1%, après une réalisation de 21,9% le mois précédent. Les accroissements des cours concernent les produits énergétiques (+100,6%), comme le gaz naturel (+196,8%) et le pétrole (+85,9%), ainsi que ceux des produits non énergétiques (+7,5%), dont des produits alimentaires (+7,4%) : les huiles (+50,4%), le café (+56,3%) et le cacao (+3,3%), d’autres matières premières (+50,8%) : le coton (+60,6%) et le caoutchouc (+31,1%) et les matières minérales (+5,2%), dont le zinc (+24,0%), l’uranium (+3,8%) et les engrais (+75,2%) », note la source.

Augmentation de 2,2% des produits alimentaires importés dans l’Uemoa

D’après la Bceao, les prix des principaux produits alimentaires importés dans l’UEMOA ont augmenté de 2,2% au cours de la période sous revue, après une réalisation de +2,6% un mois auparavant. E cet accroissement concerne le blé (+8,4%) et le riz (+2,4%). En revanche, les cours des huiles végétalesont baissé (-3,0%).

« La baisse de la production et des stocks ainsi qu’une demande soutenue au niveau international continuent de pousser les prix du blé à la hausse. Le raffermissement des prix du sucre est causé notamment par la mauvaise pluviométrie dans les principaux pays producteurs (Inde, Brésil et Thaïlande). La baisse des prévisions concernant les récoltes dans plusieurs principaux pays exportateurs de céréales a eu un effet haussier sur les prix mondiaux du riz. En revanche, les cours des huiles végétales sont tirés à la baisse, reflétant une demande d’importation mondiale modérée liée, notamment aux préoccupations concernant l’impact de la résurgence de la pandémie de coronavirus (Covid-19) », précise la Bceao.

Et le document de rajouter : « Par rapport à la même période de l’année 2020, les prix des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA ont augmenté de 23,4%, après un accroissement de 22,3% le mois précédent. Cette tendance haussière a été imprimée par le renchérissement au plan international des huiles végétales (+60,7%), du blé (+35,2%), du sucre (+20,8%) et du riz (+12,1%). Exprimée en franc CFA, la hausse des prix des produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA s’établit à +28,0%, tirée par les accroissements des prix des huiles (+74,1%), du sucre (+43,1%), du blé (+40,2%) et du riz (+16,3%) ».