La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), dans son document : « Note Mensuelle De Conjoncture économique dans les pays de l’Uemoa à fin novembre 2021 », note une accélération de 6,0% du rythme de l’inflation à fin décembre 2021 dans la zone Uemoa.
« Les informations disponibles font état d’une accélération du rythme de progression de l’inflation, en glissement annuel, à 6,0% à fin décembre 2021, après une réalisation de 4,9% le mois précédent. La hausse du rythme de progression du niveau général des prix serait imputable aux contraintes pesant sur l’offre des produits alimentaires locaux dans la plupart des pays de l’Union. Cette tendance serait accentuée par l’accélération du rythme de progression des prix des produits alimentaires sur les marchés internationaux », note la Bceao.
D’après la source selon la FAO, les prix des produits alimentaires ont repris avec la tendance haussière depuis septembre 2021 (+25,1 points ou +23,1% en glissement annuel en décembre 2021), en lien avec le renchérissement des céréales (+28,0 points ou +27,2%), du sucre (+29,8 points ou +37,5%) et de la viande (+12,1 points ou +12,7%).
« Sur la proche période, le taux d’inflation s’établirait, également, à 6,0% à fin janvier 2022, en raison essentiellement d’un maintien du rythme de progression des prix des produits alimentaires locaux. Au total, sur l’ensemble de l’année 2021, le taux d’inflation ressortirait à 3,6%, contre 2,1% en 2020. La hausse attendue des prix en 2021 serait imputable au renchérissement des produits alimentaires locaux et importés, en raison de la bonne tenue de la demande », renseigne-t-on dans le document.
D’après la Bceao, le rythme de progression de l’inflation a accéléré dans les pays de l’Union, en liaison notamment avec la hausse des prix de la composante « Alimentation » et « Logement ».
« Le taux d’inflation est ressorti, en glissement annuel, à 4,9% à fin novembre 2021, contre une réalisation de 3,8% le mois précédent. L’accélération du rythme de progression des prix est essentiellement imprimée par les composantes «Alimentation» et «Logement», dont les contributions à l’inflation totale ont progressé respectivement de 0,8 et 0,3 point de pourcentage par rapport au mois précédent », note la source.
D’après la source, l’accélération notée au niveau de la composante «Alimentation» est en lien avec le renchérissement des céréales au Burkina (+15%), au Mali (+8,4%) et au Niger (+13,8%), du fait notamment de la baisse de la production céréalière dans ces pays. Et elle s’explique également par la progression des prix des légumes frais (+26,3%), des poissons (+13,2%), des viandes (+12,1%), ainsi que des tubercules et plantains (+18,5%) en Côte d’Ivoire.
La Bceao renseigne que quant à la hausse de la composante «Logement», elle est liée au renchérissement du bois de chauffe et du charbon de bois, notamment en Côte d’Ivoire, au Burkina, au Mali et en Guinée-Bissau.
« L’analyse de l’inflation selon l’origine montre que la hausse des prix à fin novembre 2021
s’explique par le renchérissement des biens et services locaux (+4,8%, soit une contribution de+3,4 points de pourcentage) et celui des produits importés (+4,0%, soit une contribution de +1,5 point de pourcentage) », précise la source.
Et la source de préciser : « Le taux d’inflation sous-jacente, calculé en excluant les prix les plus volatils, en glissement annuel, a également enregistré une hausse de 0,4 point de pourcentage pour ressortir à 3,8% à fin novembre 2021, après une réalisation de 3,4% le mois précédent. Cette accélération du taux d’inflation sous-jacente traduit la hausse des prix de certaines denrées alimentaires, notamment les huiles (+20,5%), les légumes secs (+22,3%) et la viande (+14,4%) ».