La FAO va restaurer la plateforme de Fanda en collaboration avec l’Organisation non gouvernementale UrbaSEN, la Direction des pêches maritimes (DPM) et l’Agence nationale des énergies renouvelables (ANER).C’est ce que renseigne un communiqué émanant de l’institution.
D’après le document susmentionné, pour garantir la durabilité de l’activité et sa réplication dans les communautés environnantes, la FAO et UrbaSEN vont former les maçons et les artisans locaux sur la construction d’infrastructures halieutiques et les femmes bénéficiaires sur les meilleures pratiques de transformation de poisson et de gestion communautaire.
« Au Sénégal, la transformation artisanale des produits halieutiques absorbe entre 30 à 40 % des débarquements de la pêche artisanale. La filière emploie environ 53 400 personnes mais la main-d’œuvre est constituée à majorité de femmes », précise-t-on dans le document.
Selon la Fao, au village de Fanda, dans la région de Ziguinchor (sud), des femmes de la localité transforment des produits halieutiques notamment le poisson de façon artisanale. Et une pratique communément appelée fumage traditionnel et qui permet aux transformatrices d’avoir une activité génératrice de revenus.
« Cependant, le fumage traditionnel présente plusieurs dangers pour la santé des femmes transformatrices et celle des communautés dont des problèmes respiratoires et oculaires provenant de la fumée et la formation de dépôts de particules toxiques sur les produits. Les fours traditionnels sont très souvent construits avec des matériaux de très mauvaise qualité, causant des brûlures et incendies sporadiques. Ils nécessitent aussi un entretien annuel assez coûteux », renseigne-t-on dans le communiqué susmentionné.
La source souligne que cette pratique de transformation quotidienne contribue également fortement à la dégradation de l’environnement et des écosystèmes essentiels du fait de l’utilisation de grandes quantités de bois comme combustible.
«La terrible ventilation de l’infrastructure de fumage actuelle, qui ne nous permet pas de respirer correctement, ainsi que la hauteur des fours, qui nous crée des maux de dos, rendent nos conditions de travail très difficiles», se plaint Fatou Diop, présidente du groupement des femmes transformatrices de Fanda.
Et le document de préciser que : « Pour protéger la santé des femmes et des communautés, améliorer leur qualité de vie et assurer la qualité sanitaire des produits, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) va restaurer la plateforme de transformation de poisson du village de Fanda avec la construction de nouveaux fours FTT (FAO-Thiaroye Processing Technique). Ce pour éliminer les fours actuels et ajouter d’autres chambres afin de maintenir le circuit de production ».
Selon la source, les fours FTT contribuent à réduire la pression sur les ressources naturelles et à promouvoir le développement durable. Et c’est une innovation écologiquement propre, moderne et respectueuse de l’environnement grâce à l’exploitation des biomasses agricoles et du charbon.
De bonnes pratiques de transformation pour des produits plus sains
D’après la source, la vulgarisation à grande échelle des fours FTT participe ainsi à la modernisation des sites de transformation artisanale des produits de la pêche et de l’aquaculture.
«Lorsque la FAO modernise une infrastructure de transformation de poisson, elle ne se concentre pas seulement sur la rénovation des fours de fumage, elle veille à améliorer l’ensemble de la chaîne de production et la gestion communautaire, en créant un circuit de chambres séparées, de nettoyage/éviscération, de transformation, de refroidissement, de préparation des produits, de stockage, etc. pour éviter la contamination du produit halieutique, assurer une excellente qualité qui répond aux exigences internationales en matière de sécurité alimentaire et permettre aux femmes d’accéder à de meilleurs marchés», explique Paula Anton, Fonctionnaire chargée des pêches et de l’aquaculture du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest.
La FAO note que le four FTT est construit avec des matériaux solides et durables. Il permet d’éviter les coûts de remplacement et les éventuels incendies, réduit le niveau d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans le poisson produit et élimine la fumée. Et il a également une capacité de production beaucoup plus élevée.
«Avec une infrastructure de transformation communautaire les femmes peuvent se relayer pour transformer le poisson, ce qui permet aux transformatrices d’avoir beaucoup plus de temps à consacrer aux tâches quotidiennes et à d’autres activités génératrices de revenus», ajoute Paula Anton.