La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), dans son document : « Note De Conjoncture Économique Dans Les Pays De L’UEMOA. Juillet 2022 », note la hausse des estimations de production de coton à 121,2 millions de balles lors de la prochaine saison de récolte par le Département américain de l’agriculture.

D’après la Bceao, les cours des matières premières exportées par les pays de l’Union se sont repliés, sous l’effet des inquiétudes touchant la demande mondiale, malgré la réouverture de l’économie chinoise après les mesures de zéro-Covid-19. De même, les cours des produits alimentaires importés se sont inscrits en baisse, impactés par les perspectives d’un accroissement des approvisionnements. Et les prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’UEMOA enregistrent pour le troisième mois consécutif une baisse, en variation mensuelle, de 1,6% en juin 2022, en lien avec les incertitudes touchant la demande mondiale.

Toujours d’après la source, cette baisse prolongée depuis avril 2022 fait suite à un mois de mars caractérisé par des hausses vertigineuses des cours à cause des effets de la guerre en Ukraine. Les baisses des prix concernent les produits non énergétiques (-3,9% en juin contre -3,7% en mai 2022). Et le repli des cours des produits alimentaires touche notamment l’huile de palmiste (-14,6%), le coton (-11,8%), l’huile de palme (-7,5%), la noix de cajou (-5,9%) et le cacao (-1,9%).

Hausse de 5,7% des produits énergétiques

« Les matières minérales comme l’uranium (-29,6%), le zinc (-3,2%) et l’or (-0,9%) ont connu un repli de leur cours par rapport au mois précédent. En revanche, les cours du caoutchouc (+1,2%) et du café (+0,4%) se sont renforcés. En ce qui concerne les produits énergétiques, ils ont, après une progression de 5,8% au mois de mai 2022, connu une hausse de 5,7% en juin 2022 (pétrole : +5,9% et gaz : +4,9%). Cette situation traduit les effets inflationnistes de la guerre russo-ukrainienne, notamment sur les prix de l’énergie », note la source.

D’après la source, les prix des huiles de palme et de palmiste se sont repliés, en raison de l’augmentation de l’offre mondiale et de la faiblesse de la demande. Et la hausse des quotas d’exportation de l’Indonésie, premier producteur d’huile de palme, qui permet désormais aux producteurs d’huile de palme d’exporter sept fois la quantité vendue sur le marché intérieur, contre cinq fois auparavant, afin de réduire les stocks nationaux élevés, ainsi que la réduction du taux maximal de la taxe à l’exportation pour stimuler les expéditions ont renforcé la tendance.

Hausse des estimations de production de coton à 121,2 millions de balles

« Les cours du coton ont régressé dans un contexte de craintes de faiblesse de la demande liée au ralentissement mondial, causé par le resserrement monétaire (réduction de la demande mondiale de 450.000 balles). La hausse des estimations de production à 121,2 millions de balles lors de la prochaine saison de récolte par le Département américain de l’agriculture dans son rapport de juin 2022 a accentué le repli des prix. Les conditions météorologiques favorables en Côte d’Ivoire et au Ghana, les deux plus grands producteurs de cacao au monde, qui devraient stimuler les rendements, et les signes de faiblesse de la demande ont impacté négativement les cours de ce produit », souligne la source.

Et le document de rajouter : « La hausse des stocks sous licence ICE (Intercontinental Exchange) dans les entrepôts par rapport à la saison dernière a renforcé la baisse des cours. Les craintes d’un ralentissement économique marqué ont pesé sur les perspectives de la demande d’uranium et ont fait baisser les prix de ce produit. Les cours du zinc sont impactés par une production excédentaire dans un contexte de crainte de récession défavorable à la demande en métaux industriels ».

Les cours du pétrole tirés à la hausse

« En revanche, les cours du pétrole ont été tirés à la hausse dans un contexte de resserrement des stocks de brut aux États-Unis et de sanctions portant sur le pétrole russe. La proposition des américains lors du dernier sommet du G7 de mettre en place un système de plafond sur le prix du pétrole russe, qui provoquerait un déficit, a renforcé la hausse des prix. La réouverture de l’économie chinoise après les récents confinements a accentué la tendance. Les perspectives d’un besoin croissant de refroidissement alors que le temps se réchauffe aux États-Unis et la demande toujours robuste de l’Europe, alors que les flux de gaz via le gazoduc Nord Stream sont en baisse du fait des travaux saisonniers de maintenance, ont fait grimper les prix du gaz », souligne la Bceao.