En marge de la clôture de l’atelier de stage organisé, Dr. Ousmane FAYE Chef, responsable du département virologie de l’Institut Pasteur de Dakar, interpelé sur la fièvre Hémorragique de Crimée-Congo, estime que les personnes de la filière viande sont exposées à la maladie à cause des tiques qui se trouvent sur le bétail.

Dr. Ousmane FAYE Chef, responsable du département virologie de l’Institut Pasteur de Dakar, souligne : « Crimée -Congo, c’est un virus que je connais très bien parce que tout mon cursus universitaire, je l’ai fait avec ce virus. Donc, on a eu récemment deux cas qui ont été diagnostiqués ici à l’Institut pasteur, que c’est au niveau de Podor, dans le système de surveillance, comme vous le savez, on a un système de surveillance qui est très efficace en rapport avec le ministère de la santé et qui permet de voir tous les phénomènes, et donc lorsqu’il y a un phénomène, un prélèvement est fait, acheminé directement à l’Institut. C’est au détour de ça qu’on a vu un cas, malheureusement qui est venu, est décédé ».

Selon lui, après ils ont fait un renforcement au niveau de l’équipe régionale qui a fait une investigation, a fait un suivi des contacts parce que contrairement une maladie comme ça, c’est une maladie de fièvre hémorragique, c’est très dangereux.

« Il y a toute une stratégie qui a été mise en place au niveau de Podor pour un suivi des cas mais également de voir un peu quelles sont les composantes et quelles sont les déterminants pour qu’on puisse avoir des cas et donc, c’est une maladie qui se trouve au niveau du bétail mais également, il y a le vecteur qui est la tique qui joue la transmission », précise-t-il.

Il poursuit : «  Donc, il y a une première investigation qui a été faite avec la direction de l’élevage parce que on le conduit en  système pour permettre de voire le virus est bien présent dans cette zone maintenant ça doit permettre de voire une deuxième phase qui va permettre de faire une investigation beaucoup plus large pour voir, à quel niveau, on se situe parce que, avant on connaissait un peu cette répartition, c’est vrai, c’est du Nord au Sud, on appelle un  gradin décroissant parce que le virus, il est plus lié aux tiques, ces espèces de tiques qui transmettent le virus, ils sont plus adaptés à des zones qui pleuvent pas beaucoup et maintenant, il va falloir qu’on fasse un travail pour voir un peu quelle place , ils occupent, quel est le niveau de risque pour qu’on puisse vraiment voir les mesures ».

Selon lui, la maladie est très contagieuse, c’est une fièvre hémorragique.

« C’est une transmission, la première fois, ce sont les tiques qui peuvent les donner mais également lorsqu’une personne est infectée, il y a une transmission interhumaine, qui est très importante. Lorsque ces patients arrivent au niveau des structures sanitaires, ce qu’on appelle la transmission nosocomiale qu’il faut tenir en considération parce que les premiers cas, c’était en 2003, il y avait une épidémie en Mauritanie, j’étais là-bas, il y avait une forte transmission nosocomiale, pour le moment, on s’est limité aux deux cas qui se sont confirmés au laboratoire te donc, il y a un travail de suivi qui est en train d’être fait avec le ministère de la santé ».

Il poursuit : « Les mesures, on y travaille parce que comme je l’ai dit c’est des virus qui sont transmis par des tiques, il faut vraiment pour maîtriser cette population, ils sont au niveau du bétail. Mais les personnes, il faut qu’elles évitent de se faire mordre par les tiques parce que ça touche un peu les personnes qui sont liées avec la filière viande, donc là, il va falloir des mesures lorsque les personnes se déplacent en forêt ou bien lorsqu’ils abattent des animaux qui ont été infectés par des tiques en tout cas qu’ils évitent de se faire piquer par les tiques ».