La question mérite d’être posée vu l’insuffisance des performances économiques sur le Continent.

Vous intégrez un Africain dans un environnement occidental qui promeut la réussite individuelle et la compétence, il réussit à 100% parfois mieux que les occidentaux.

La même personne replacée dans le contexte social en Afrique voit son rendement diminuer.

Pourquoi ce paradoxe ? A cause de l’étau sociétal ! 

En Afrique, la Société, dans sa globalité, exerce une pression terrible sur les individus notamment les travailleurs.

Ces derniers sont parfois dans une situation très inconfortable. En effet, malgré un revenu insuffisant, ils sont obligés de nourrir chacun, une dizaine voire une vingtaine de personnes dans leurs familles. Parce qu’étant les seuls espoirs de la survie sur qui compter.

A cela s’ajoute que l’esprit de compétition est tellement acerbe qu’il pousse parfois le seul membre en activité à vouloir chercher à « arrondir ses fins de mois » quitte à détourner des biens publics.

La pression est infernale. Par exemple, dans un contexte de forte polygamie au Sénégal, les enfants versent dans une rivalité absolue. La croyance populaire voudrait en effet que c’est la femme la plus docile et la plus respectueuse vis à vis de son mari qui engendre les enfants les plus nantis.

La pression sociétale est aussi visible dans les nombreux événements récurrents (fiançailles, baptêmes, funérailles ; cérémonies de toutes sortes) qui absorbent l’épargne et le temps de beaucoup d’Africains.

Lorsque vous êtes nommé Ministre sur le Continent, on pense d’abord non pas responsabilité mais opportunité d’enrichissement. Le premier conseil qu’on vous donne souvent est « Assurez tout de suite vos arrières et ceux de vos proches. On ne sait jamais. »

Toutes ces raisons ont fait qu’en 2001, lorsque l’ex Président de la République du Sénégal, Monsieur Abdoulaye Wade m’avait fait l’honneur de me proposer une fonction importante au Sénégal, j’avais décliné pour poursuivre ma carrière internationale.

A quand la fin des pressions sociétales en Afrique ?

L’État doit travailler à garantir au maximum de citoyens des emplois décents.

Le corpus social gagnerait en ce 21eme siècle à faire son introspection en rationalisant au mieux ses événements et en délaissant certaines pratiques opportunistes.

Les éveilleurs de conscience en tant que catalyseurs de transformation devraient beaucoup insister sur l’éthique et la nécessité d’un changement de comportement afin de replacer DIEU dans toutes les actions de la communauté. 

Magaye GAYE

Économiste International