Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement a approuvé le 26 octobre 2022, à Abidjan, un prêt de 63,6 millions d’euros au Sénégal pour financer la mise en œuvre du Projet de zone de transformation agro-industrielle du Centre, dénommé Agropole-Centre. Le travail du Bureau Opérationnel de Suivi du Plan Sénégal Emergent (BOS/PSE) qui avait conduit tous les travaux de structuration technique et financière de l’agropole centre en 2019, a porté ses fruits.
D’après le communiqué émanant de la Bad, le projet, qui sera mis en œuvre par le ministère du Développement industriel et des Petites et moyennes industries, va couvrir quatre régions au centre du pays : Kaolack, Kaffrine, Fatick et Diourbel. Et sa réalisation va contribuer à accroître les exportations agricoles et réduire par conséquent les importations de denrées alimentaires ainsi que l’insécurité alimentaire en milieu rural.
Rappelons que c’est le Bureau Opérationnel de Suivi du Plan Sénégal Emergent (BOS/PSE) qui avait conduit tous les travaux de structuration technique et financière de l’agropole centre en 2019. C’est ce qui a permis d’obtenir ces avancées majeures en termes de mobilisation de financements auprès des partenaires financiers dont ce prêt que vient approuver la Bad.
En juillet 2022, le BOS a organisé les journées portes ouvertes de l’Agropole Centre à Kaolack qui étaient des moments de partages des résultats sortis du LAB.
« La Banque est un partenaire clé du Sénégal dans la mise en œuvre de cinq agropoles compétitives intégrées prévues dans le cadre du Plan Sénégal émergent, à travers un partenariat public-privé. Après l’agropole Sud approuvée en 2019, nous finançons à présent celle de la région du Centre du pays qui couvre un important bassin agricole », a déclaré Marie-Laure Akin Olugbade, directrice générale de la Banque africaine de développement pour l’Afrique de l’Ouest. Atsuko Toda, directrice du département Infrastructures rurales et Finances agricoles a ensuite ajouté que : « Le projet bénéficie ainsi des leçons apprises pour ce type de projet agro-industriel, financé selon un partenariat public-privé à travers l’expérience accumulée en Côte d’Ivoire, en Éthiopie, au Nigéria, au Togo et au Sénégal notamment et qui lui donne un avantage comparatif ».
« Au cours de sa mise en œuvre, le Projet de zone de transformation agro-industrielle du Centre va appuyer la mise en place d’un fonds de développement des chaînes de valeur agro-industrielles (notamment l’arachide, les céréales et le sel) en faveur des organisations de producteurs et des PME/PMI. Il sera sensible au genre et ciblera prioritairement les activités situées en amont et en aval de la production pour accroître l’inclusion financière des acteurs des chaînes de valeur », note dans le document.
Selon la source, le module central d’une superficie de 80 ha sera viabilisé pour servir de hub répondant aux normes internationales, au conditionnement et stockage des produits agricoles, la production d’énergie. Et il sera complété par un réseau de modules régionaux (30 hectares à Fatick, 15 ha à Kaffrine et 15 ha à Diourbel) qui permettront ainsi une bonne intégration horizontale et verticale des filières ciblées.
Toujours d’après le document, les producteurs agricoles vont aussi bénéficier de semences de prébase, d’un bon accès aux connaissances et aux ressources (y compris non-financières et financières) ainsi que d’une mise à disposition de technologies performantes et climato-résilientes : matériel d’économie d’eau marchant à l’énergie solaire, techniques de défense et de restauration des sols. Et pour ce faire, le partenariat noué notamment entre le ministère en charge de l’Industrie et celui de l’Agriculture dans le cadre du programme des agropoles compétitives intégrées sera renforcé.
« À l’issue de la première phase du projet (2023-2027), les résultats suivants sont attendus : la transformation d’au moins 400 000 tonnes d’arachide, 100 000 tonnes de céréales et 50 000 tonnes de sel ; la création et consolidation de 129 500 emplois directs et 208 800 emplois indirects (dont environ 52% pour les femmes). Sont également attendus, plus de 67,74 millions d’euros d’investissements privés à travers 37 projets dans les filières agroindustrielles clés (arachide, céréales, sel, produits animaux, etc.), ce qui devrait permettre de générer au moins 23,17 millions d’euros de recettes fiscales pour l’État sénégalais », renseigne la source.
Le document précise que le projet va cibler les exploitants agricoles et le secteur privé (petites et moyennes entreprises et industries incluses) susceptibles d’investir notamment dans la transformation des produits agricoles et la fourniture de services. Et plus de 80 000 ménages, soit près de 460 000 personnes (50% de femmes et 60% de jeunes) vont bénéficier du projet qui devrait entraîner une augmentation de leurs revenus annuels d’environ 30%.
« Le chômage et le sous-emploi seront réduits et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations rurales renforcée. Au moins 1,2 million (51% femmes et 50% jeunes) de personnes vont bénéficier indirectement des retombées du projet », mentionne-t-on dans le document.
D’après la source, au 31 août 2022, le portefeuille actif de la Banque africaine de développement au Sénégal, comprenait 33 opérations pour un engagement total de deux milliards de dollars.