Selon la Banque mondiale, rien qu’en Afrique, on estime ainsi que 43 millions de personnes pourraient passer sous le seuil de pauvreté d’ici 2030.

D’après la Banque Mondiale, au-delà d’un certain seuil de réchauffement et en particulier d’une augmentation de 2 degrés des températures moyennes mondiales, l’adaptation devient de plus en plus difficile et coûteuse. Et dans les pays qui connaissent déjà des températures extrêmement élevées, comme dans la bande sahélienne en Afrique ou en Asie du Sud, la hausse du mercure pourrait avoir un effet plus immédiat sur des cultures comme le blé qui sont moins résistantes à la chaleur.

« Si aucune solution n’est trouvée, la baisse des rendements agricoles fera sombrer davantage de personnes dans la pauvreté, notamment dans les régions du monde où l’insécurité alimentaire est la plus grande. Rien qu’en Afrique, on estime ainsi que 43 millions de personnes pourraient passer sous le seuil de pauvreté d’ici 2030 », précise dans la banque mondiale dans son document.

Toujours d’après la banque mondiale, jusqu’à un certain point, l’augmentation des températures et du CO2 peut être bénéfique pour les cultures. Et néanmoins, des températures plus élevées accélèrent l’évapotranspiration   des plantes et des sols, alors que les cultures ont besoin de suffisamment d’eau pour croître.

Selon la source, dans les régions du monde où l’eau est déjà rare, le changement climatique aura de plus en plus d’impacts négatifs sur la production agricole en raison de la diminution des réserves hydriques, de la multiplication des épisodes extrêmes tels que les inondations et les tempêtes violentes, de l’augmentation du stress thermique et de la prévalence grandissante des parasites et des maladies.

« L’insécurité alimentaire a augmenté : en juin 2022, on recensait 345 millions de personnes dans 82 pays souffrant d’insécurité alimentaire aiguë contre 135 millions en 2019. La guerre en Ukraine, les perturbations des chaînes d’approvisionnement et les conséquences économiques persistantes de la pandémie de COVID-19 ayant entraîné une envolée historique du prix des denrées », note la banque mondiale.

Et le document de poursuivre : « Mais l’insécurité alimentaire mondiale s’aggravait déjà auparavant, en grande partie à cause des phénomènes climatiques. Le réchauffement de la planète influe sur les régimes météorologiques et provoque des vagues de chaleur, de fortes précipitations et des sécheresses. Dans les pays à faible revenu, environ 30 millions de personnes supplémentaires ont basculé dans l’insécurité alimentaire en 2021, cela tient principalement à l’augmentation du prix de la nourriture de base ».

« Par ailleurs, une grande partie du problème climatique résulte des modes actuels de production des aliments. On a récemment estimé que le système alimentaire mondial est responsable d’environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre (GES), juste après le secteur de l’énergie. Il est en particulier la principale source de méthane, mais aussi une des principales causes de la perte de biodiversité » rajoute la source.

Toujours d’après la banque mondiale, environ 80% de la population mondiale la plus menacée par les mauvaises récoltes et la faim dues au changement climatique vit en Afrique subsaharienne, en Asie du sud et en Asie du Sud-Est, là où les familles d’agriculteurs sont particulièrement pauvres et vulnérables.

« Une grave sécheresse causée par le phénomène El Niño ou le dérèglement du climat peut plonger des millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté. Et cela se produit même dans des pays comme les Philippines et le Viet Nam, où les revenus sont relativement élevés, mais où les agriculteurs vivent souvent à la limite de la pauvreté et où les hausses des prix des denrées alimentaires touchent plus durement les ménages urbains pauvres », note la source.