Le Bureau Opérationnel de Suivi du Plan Sénégal Emergent (BOS/PSE), en collaboration avec le Ministère des Finances et du Budget, le Ministère du Pétrole et de l’Energie et avec l’accompagnement du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a mené une étude sur la meilleure allocation à faire des ressources pétrolières et gazières et d’en évaluer les impacts en termes socio-économiques, de réduction de la pauvreté et des inégalités. D’après M. Baye Elimane Gueye, coordonnateur du Pôle de suivi des impacts socio-économiques du BOS, 10,1% de croissance est attendue avec l’exploitation du pétrole et du gaz.

M. Baye Elimane Gueye, coordonnateur du Pôle de suivi des impacts socio-économiques du BOS a affirmé : « Nous venons de présenter aujourd’hui une étude qui s’intitule : «  Quelle est la meilleure allocation à faire des ressources tirées de l’utilisation de l’exploitation du pétrole et du gaz d’abord  parlons du contexte parce que c’est un contexte assez particulier, c’est juste deux jours après la déclaration politique  générale du Premier ministre qui lui-même, a expliqué, a appuyé l’idée de rédaction de PSE, phase 3 pour prendre en compte cette exploitation parce que dans le PAP1 et le PAP2 où ces ressources-là n’étaient pas prévues, d’abord ça, c’est à préciser dans le contexte ».

Il estime que nous sommes dans un monde qui est marqué d’incertitudes, incertitudes sur les produits énergétiques où, on parle de cherté de la vie au Sénégal avec les mesures que le gouvernement a prises pour soulager le panier de la ménagère et troisièmement, et aussi sur les fortes attentes des sénégalais par rapport à l’amélioration de leurs conditions de vie.

« Tout cela pose la réflexion sur les recettes. Quand on voit tout ce débat autour du pétrole et sur le gaz, c’est le parent pauvre de tout ce débat-là. Comment allons répartir ces recettes. Nous avons aujourd’hui proposé un outil qui a permis de montrer qu’une allocation optimale pouvait avoir des impacts de réduction de la pauvreté allant de 4,9% à 8,9% selon le scénario et ça, c’est un résultat extrêmement important parce que durant la période 2011-2019, on a une réduction de 5% de la pauvreté au Sénégal alors qu’avec les ressources-là, on peut atteindre des niveaux jusqu’à 8% en seulement 3 ans. Le deuxième résultat phare, c’est que le PIB du Sénégal va doubler en 2023, nous attendons 10 ,1% de croissance, avec l’exploitation de ce pétrole et du gaz, qui va jouer un rôle catalyseur pour les autres secteurs d’activités et dernier résultat phare, c’est qu’il va falloir trouver des moyens pour pourvoir appuyer la lutte contre les inégalités parce que les allocations que nous avons proposées, ont montré qu’il va falloir aller beaucoup plus loin cette répartition pour toucher les sénégalais au cœur de leur région et pouvoir réduire ces inégalités », a précisé M. Baye Elimane Gueye.

« Dans les recommandations phares, d’abord c’est les secteurs qu’on a identifiés pour être prioritaires de ces allocations-là, il s’agit du transport comme vous le savez, on a  un retard dans  la construction de nos infrastructures de transport et aujourd’hui le transport est un secteur que l’ensemble des autres secteurs d’activités, utilisent, c’est pourquoi, c’est extrêmement important de pouvoir continuer ces investissements-là ; deuxièmement, c’est le secteur de l’agriculture au sens large, on va parler du secteur agricole, de l’élevage , de la pêche qui contribue aujourd’hui à 15, 16% du PIB mais surtout, qui est le secteur qui a le plus capacité à permettre au Sénégal d’avoir  ses chances de formation structurelle de l’économie qui est tant recherchée, aussi, nous avons des secteurs comme l’énergie qui, pour nous,  est un préalable pour atteindre tous les objectifs fixés dans le Plan Sénégal Emergent, l’urbanisme, l’habitat et enfin  le secteur de l’éducation, de la santé qui sont extrêmement importants et qui permettent aux sénégalais aujourd’hui de pouvoir saisir les opportunités que vont offrir les ressources issues du pétrole et du gaz », conclut-t-il.

Quant à Me El Ousseyni Kane, Directeur général du BOS, il avance : « Au-delà de procéder à la restitution des résultats et des recommandations de l’étude sur la meilleure allocation à adopter et son impact au Sénégal, cette rencontre est aussi une opportunité d’échanger avec les acteurs sur les voies et modalités d’opérationnalisation des recommandations proposées. L’exploitation du pétrole et du gaz n’est pas sans risque car au-delà des aspects sécuritaires, il y a la problématique de la volatilité des prix qui constitue un facteur déterminant. En effet, après avoir dépassé la barre des 130 $ le baril en mars 2022, les cours du pétrole sont redescendus à moins de 80 $ le baril ».

Il poursuit : « Cette situation devrait nous interpeller et nous pousser à aller vers des choix stratégiques forts basés sur des évidences scientifiques. En matière d’allocation optimale des recettes projetées, il existe au Sénégal un gap de connaissances. Or, le plus grand chalenge consiste à apporter des éléments de réponses à la question d’où est ce qu’il faudra investir pour un meilleur impact chez les populations et même comment faudra-t-il investir. C’est pourquoi cette étude vient à son heure et vise à donner un contenu scientifique aux mesures proposées, mais vise surtout à être un outil d’aide à la décision en matière de répartition sectorielle des ressources pétrolières et gazières ».

Il estime que le BOS a mis en place un Comité technique pour valider les résultats de cette importante étude comprenant l’ensemble des acteurs impliqués sur la question.