M. Pape Demba Biteye, directeur général de la Senelec, a été face à la presse ce jeudi 12 janvier 2023 pour apporter des éclairages sur le réajustement tarifaire et leur impact auprès des consommateurs. D’après M. Biteye, les 1. 159 146 clients de la tranche sociale ne sont pas concernés par ces mesures.

« La suppression de la subvention n’est pas à l’ordre du jour. De quoi s’agit-il, c’est juste une variation d’une baisse de la subvention. Et cette baisse se justifie également comme l’a rappelé Mme le ministre par les autres besoins urgents auxquels l’Etat doit faire face, c’est les bourses de sécurité familiales qui ont été augmentées, ce sont les routes à construire, c’est l’accès université. Donc, nous sommes dans un contexte assez difficile et les priorités ne manquent pas.  On a fait appel à notre sens de la solidarité acceptant de protéger les plus vulnérables, ceux qui ont les moyens, peuvent faire l’effort pour pouvoir supporter une partie de cet état lourd, c’est ce qui a été opéré mais il n’est pas encore question de supprimer la subvention. La preuve, vous le voyez, celle-ci va varier entre 20 et 26% pour les plus diminués, donc pour les couches vulnérables, il n’y a pas de variation », a affirmé M.Pape Demba Biteye, directeur général de la Senelec.

Il rajoute : « C’est l’Etat qui a baissé la participation des nantis mais l’Etat continue de subventionner la tranche sociale. Le réajustement des tarifs ne concerne pas les ménages de faibles revenus qui seront au nombre de 1. 159 146 clients, soit 48% de la clientèle de Senelec, il n’y aura de variation sur leur facture ».

Le directeur général de la Senelec, estime que leur ministre de tutelle, Mme Aissatou Sophie Gladima s’est exprimée sur le sujet pour apporter les éclairages et répondre aux questions sur ces dernières en mettant l’accent sur leur signification, leur motif et leur mode d’application.

Et lui en tant que Directeur Général de la société nationale en charge justement du service public de l’électricité, s’inscrit entièrement dans cette logique.

M. Biteye souligne que ces mesures gouvernementales portant sur la réorientation de la subvention des produits énergétiques concernent au premier chef les clients de Senelec.

Selon le directeur général de la Senelec, les différences de quotient de subvention entre les tranches démontrent l’attention particulière accordée à la première catégorie, qui a le besoin le plus urgent d’assistance et d’accompagnement par l’État.  Et ces clients sont au nombre de 1 159 146 soit 48%.

Et M. Biteye de poursuivre : « Cette attention particulière accordée aux couches vulnérables en maintenant la subvention qui leur est accordée en l’état est une illustration indiscutable du choix de Monsieur le Président de la République de rester constant dans son option de toujours mettre ces couches vulnérables au centre de ses stratégies. La subvention continuera d’être un levier essentiel sur lequel l’État va continuer de s’appuyer pour accompagner et soutenir les citoyens sénégalais les plus vulnérables dans leur consommation de produits énergétiques ».

Limiter les subventions à 258,1 milliards FCFA en 2023

« Face à la persistance des chocs exogènes avec notamment les fluctuations sur le marché international, le renchérissement des cours des matières premières et des produits industriels, l’Etat du Sénégal s’est fixé comme objectif pour l’année 2023, de limiter les subventions pour le secteur de l’énergie à hauteur de 2,7% du Produit intérieur brut (Pib), soit un montant de 258,1 milliards FCFA », précise-t-on dans le dossier de presse.

Le réajustement tarifaire permet d’économiser 99,7 milliards FCFA

D’après le dossier de presse, pour le sous-secteur de l’électricité, ce réajustement tarifaire devrait permettre à l’Etat de faire une économie de 99,7 milliards FCFA.

Et les mesures prises par le gouvernement portent sur la réorientation de la subvention des prix des produits énergétiques concernant au premier chef les clients de Senelec.

Le document souligne que cet ajustement tarifaire va permettre à l’Etat de faire des économies pour le financement d’infrastructures sociales de base et permettre l’accès universel à l’électricité à l’horizon 2025.

« Pour rappel, Senelec a deux catégories de clients : les clients domestiques et les clients professionnels. La majorité des clients domestiques est abonnée à la basse tension (BT) et une partie relativement faible à la moyenne tension (MT). En revanche, les clients professionnels sont abonnés en majorité à la basse tension (BT) et à la moyenne tension (MT), et une minorité à la haute tension (HT) », renseigne le document.

Répartition de la clientèle par tranche

D’après le dossier de presse, les clients de la première tranche, communément appelés « tranche sociale » représentant les couches les plus vulnérables, sont ceux dont la consommation maximale ne dépasse pas 150 kWh par mois, soit 1.159 146 clients. 

« Les clients de la deuxième tranche dont la consommation mensuelle est estimée à 250 kWh et qui représente environ 25% de la clientèle totale, soit 475 250 clients. Les clients de la tranche troisième tranche dont la consommation moyenne est de 700 kWh, représentant 13, 8% des clients de Senelec, soit 262 177 clients. Les clients dont la consommation moyenne est supérieure ou égale à 1 000 kWh, représentent seulement 0,40%, soit 7 556 clients », précise la source. 

Réajustement tarifaire

Basse tension : clients consommant de 0 à 150 kWh – non concernés par le réajustement ;Basse tension : clients consommant entre 150 et 250 kWh : +16, 42%, soit 18,97 FCFA parkWh ;Moyenne tension : clients dont consommation est supérieure à 250 kWh et inférieure ou égale à 700 kWh : +19,45 %, soit 22, 79 FCFA ; Haute tension : clients dont la consommation est supérieure à 700 kWh : +16,91%, soit 14,31 FCFA.  

« Il est important de préciser que ces nouvelles mesures n’impactent pas les clients les plus vulnérables et constituent 60% de la clientèle de Senelec, soit 1 159 146 clients », explique-t-on dans le document de presse.