Le ministère de la femme, de la famille et de la protection des enfants, à travers son Plan sectoriel de lutte contre le Sida, a procédé au lancement de la semaine nationale Femme Sida qui va dérouler du 25 au 31 janvier 2023. D’après le ministère, en 2021, sur une estimation de 3 957 enfants infectés par le VIH au Sénégal, seuls 1661 ont été diagnostiqués.

L’édition 2022 a pour thème : « Egaliser pour une meilleure prise en charge des préoccupations des enfants et des adolescents (es) face à l’infection à VIH ».

« La prise en charge des enfants reste faible. En effet, En 2021, sur une estimation de 3 957 enfants infectés par le VIH au Sénégal, seuls 1661 ont été diagnostiqués soit 42,0% et environ 1446, ont eu un accès au traitement anti rétroviral soit 36,50%, si bien que les obstacles à l’accès au traitement destinés aux enfants sont considérables », précise-t-on dans les termes de référence.

D’après le document, après plus de trente-cinq ans (35) de riposte au VIH et au Sida, des nouvelles infections sont apparues (69,2% selon le Spectrum ONUSIDA, 2021).

Et le document de poursuivre : « En effet, 0,4% des femmes et 0,3% des hommes de (15-49) ans sont positifs au VIH. A cela s’ajoutent l’augmentation du nombre de cas d’IST estimé à 801 176 cas recensés durant la période de la mise en œuvre du PSN (2018-2022) et corrélativement aux déperditions dans la cascade PTME, la problématique de la levée de l’anonymat chez les proches de certains malades qui ne sont pas observant vis-à-vis du traitement ou des règles de prévention ».

Toujours d’après le document, des chiffres faisant état de contreperformances, indiquent que 72% des PVVIH connaissent leur statut sérologique contre 35% pour les enfants ; 87% des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur statut sérologique sont sous traitement ARV, contre 31% pour les enfants, 79% des patients sous traitement ARV ont une charge virale indétectable, contre 17% pour les enfants.

« En effet, bien que les nouvelles infections soient en baisse, elles représentent 14,3% chez les adolescents jeunes et les jeunes filles sont deux fois plus infectées que les garçons. Cet état de fait serait lié en partie par la faible connaissance des moyens de prévention au VIH, à la faible utilisation du préservatif chez les filles (27%), à la faible connaissance des lieux de dépistage, les grossesses précoces… Or, la cible adolescente, a un taux de prévalence plus élevée que la moyenne nationale et 7 sur 10 nouvelles infections surviennent avant 35 ans », renseigne-t-on dans le document.

Dr. Safiétou Thiam, secrétaire exécutif du Conseil National de Lutte Contre le Sida (CNLS), avance : « En effet si les résultats sont encourageants dans la lutte contre le Sida, il demeure aujourd’hui moins d’un enfant sur est dépisté du VIH. Sur plus de 4000 enfants infectés au Vih au Sénégal, nous n’avons que 1446 qui reçoivent le traitement qui leur sauvera la vie. Et à quelques années de l’échéance 2030, le thème de la journée femme sida nous incite à nous à mobiliser davantage afin de définir ces énormes gaps dans la prévention ».

Mme Soukeyna Ndiaye, Présidente du réseau national des associations des femmes vivant avec le Vih /Sida, affirme : « Aujourd’hui, c’est le lancement de la semaine de la Femme sida, c’est quelque chose que tous les acteurs communautaires apprécient. L’objectif de l’atelier rentre dans le cadre de la prise en charge du VIH, des femmes infectées par le Vih, aux filles et aux enfants. Il rentre aussi dans le cadre de légalisation des actions qui se font au niveau de la prise en charge ».