D’après la Banque mondiale, en Afrique, une plus grande liberté du commerce permettrait de combler l’écart de salaire, surtout pour les travailleuses qualifiées. Et dans une étude de la Banque mondiale sur l’impact potentiel de la zone de libre-échange continentale africaine, il ressort des modèles que, d’ici à 2035, les salaires des femmes qualifiées et non qualifiées pourraient augmenter de respectivement 4 % et 3,7 %.
D’après la Banque mondiale, le commerce augmente les salaires des femmes et peut contribuer à réduire les inégalités économiques. La part des femmes dans la masse salariale totale s’accroît parce que les sociétés exportatrices versent de meilleurs salaires et qu’elles recrutent davantage de femmes. Et un doublement de la valeur des exportations dans le secteur manufacturier d’un pays porterait la part moyenne des femmes dans la masse salariale de 24 % à environ 30 %.
« En Afrique, une plus grande liberté du commerce permettrait de combler l’écart de salaire, surtout pour les travailleuses qualifiées. Dans une étude de la Banque mondiale sur l’impact potentiel de la zone de libre-échange continentale africaine, il ressort des modèles que, d’ici à 2035, les salaires des femmes qualifiées et non qualifiées pourraient augmenter de respectivement 4 % et 3,7 % (par rapport au scénario de référence), contre une progression de 3,2 % pour les hommes à tous les niveaux de compétences », précise la banque mondiale dans son document.
Le commerce crée de meilleurs emplois pour les femmes
« Les travailleurs des pays développés comme émergents ont plus de chances d’occuper des emplois formels, qui sont synonymes de prestations plus élevées, de meilleures formations et d’une plus grande sécurité de l’emploi, s’ils opèrent dans des secteurs qui commercent davantage ou sont plus intégrés dans les chaînes de valeur mondiales. Cet effet est plus prononcé pour les femmes que pour les hommes. Notre étude a montré que 13 % des femmes travaillant dans des secteurs hautement intégrés exercent un emploi informel, contre 20 % dans des secteurs moins intégrés. Pour les hommes, la probabilité d’occuper un emploi informel diminue pour passer de 9,5 % dans les secteurs moins intégrés à 5,0 % dans les secteurs fortement intégrés », note la Banque mondiale.
Augmentation des revenus des femmes
« L’ouverture commerciale peut augmenter les revenus et la consommation des femmes. La suppression des droits de douane accroît le revenu réel moyen pour les ménages dirigés par une femme par rapport à ceux ayant un homme à leur tête dans plus des trois quarts des 54 pays en développement étudiés. En moyenne, la hausse du revenu réel découlant de la suppression des droits de douane serait supérieure de 2,5 % pour les ménages dirigés par une femme comparativement à ceux ayant un homme à leur tête. Dans des pays comme le Burkina Faso et le Cameroun, cette progression équivaut à un an de dépenses d’éducation ou de santé », souligne la source.
Toujours d’après la Banque mondiale, l’ouverture aux échanges bénéficie donc aux femmes dans les pays en développement puisqu’elle étoffe les secteurs dans lesquels les femmes travaillent, réduit les prix des biens que les femmes consomment et permet aux entreprises plus productives de croître. Et compte tenu de l’intensification de la concurrence qui résulte du commerce, il devient aussi plus coûteux de discriminer les femmes, ce qui réduit l’écart de salaire et améliore les conditions de travail des femmes.
Les avantages du commerce
« Trois tendances à l’œuvre dans le monde donnent aux femmes des possibilités nouvelles et sérieuses d’augmenter leur poids dans le commerce du XXIe siècle et de mieux en récolter les fruits : le développement des échanges de services, la croissance des chaînes de valeur mondiales et l’essor du commerce numérique », note la source.
D’après la Banque mondiale, l’activité économique mondiale s’oriente vers les services, qui emploient un pourcentage de femmes plus élevé que des secteurs comme l’agriculture et l’industrie manufacturière. Et en outre, les échanges de services se développent plus rapidement que ceux de biens, ce qui offre aux femmes davantage de possibilités de commercer. Selon les statistiques de l’Organisation internationale du Travail, en 2000, 46 % des travailleurs de l’ensemble des secteurs de service étaient des femmes, et cette proportion a atteint quelque 58 % en 2020.
« Les chaînes de valeur mondiales créent de meilleurs emplois et multiplient les sources de revenu pour les femmes dans l’ensemble de l’économie. Elles permettent de mieux mettre en relation les micro et petites entreprises et les petites exploitations agricoles dirigées par des femmes avec les marchés internationaux. Pour les femmes travaillant dans les chaînes de valeur mondiales, la probabilité de faire partie de la population active formelle est plus élevée de 10 points de pourcentage par rapport aux femmes opérant dans des secteurs qui ne sont pas fortement intégrés à ces chaînes », renseigne la source.
D’après la Banque mondiale, l’essor des services numériques ouvre une autre possibilité pour les femmes des pays en développement. Et les technologies numériques permettent aux femmes de surmonter des obstacles allant d’un accès limité au financement et à l’éducation à une mobilité et à une flexibilité, restreintes.
La Banque mondiale souligne que dans les pays développés ou en développement, les plateformes numériques ont constaté une augmentation sensible du nombre d’entreprises détenues par des femmes au fil des années.