La direction de la prévision et des études économiques (Dpee), dans le document : « Situation économique et financière en 2022 et Perspectives 2023 », estime qu’au plan intérieur, un report de l’exploitation du pétrole et du gaz constitue également un risque majeur sur les prévisions macroéconomiques.

D’après la Dpee, l’économie reste singulièrement vulnérable face aux incertitudes qui planent sur l’économie mondiale. Et en effet, depuis le début de la crise entre la Russie et l’Ukraine, l’économie mondiale a connu des dérèglements majeurs affectant de faite la trajectoire de croissance des nations locomotives, notamment, la Chine, l’Inde, les Etats-Unis et la zone Euro. Face aux probabilités d’occurrence des crises, les risques budgétaires sont suivis et intégrés dans la loi de finances initiale.

Toujours d’après au document, au plan extérieur, les tensions géopolitiques à l’échelle sous régionale et internationale restent un défi majeur pour le Sénégal. Et la situation sécuritaire au Mali avec des risques majeurs d’un nouvel embargo pourrait impacter les produits d’exportations, notamment, le ciment. Il convient de noter que le Mali est le principal client du Sénégal dans la zone CEDEAO.

 La source souligne que les conséquences devraient se ressentir dans le secteur des cimenteries et des matériaux de construction. Parallèlement, la persistance de la crise entre la Russie et l’Ukraine devrait affecter l’approvisionnement en blé, en produits pétroliers raffinés et en matériaux de construction et agir au final sur l’activité économique. Et par ailleurs, la persistance de l’inflation et le durcissement des conditions de financement des économies des pays en développement constituent un gros risque pour notre économie.

« Au plan intérieur, un report de l’exploitation du pétrole et du gaz constitue également un risque majeur sur les prévisions macroéconomiques. En effet, la production de pétrole et de gaz devrait se traduire par une progression de l’activité économique de 8,8% en 2023 et une réduction du déficit budgétaire. Toutefois, un report du démarrage de l’exploitation de pétrole et de gaz en 2024 se traduirait par une forte révision à la baisse de la croissance de l’activité qui ressortirait environ 6,0% en 2023 », précise la source.

Et le document de poursuivre : « L’économie nationale pourrait être exposée aussi à une incertitude liée à une mauvaise répartition spatio-temporelle de la pluviométrie qui affecterait la production agricole et in fine le taux de croissance. Dans un autre registre, la transformation structurelle de l’économie nationale devrait s’adosser sur une mise en œuvre effective des reformes phares telles que déclinée dans le Plan Sénégal émergent (PSE) ».

La Dpee souligne que la mise en œuvre effective de la SRMT devrait permettre de mieux maitriser les dépenses fiscales par le canal d’une politique d’exonération optimale concourant à renforcer davantage le recouvrement des recettes budgétaires. Et au titre des finances publiques plusieurs risques pourraient concourir à une dégradation du déficit budgétaire.

« Pour ce qui est de l’exécution budgétaire au titre de l’année 2023, elle est marquée dans ses premiers mois par un contexte assez préoccupant caractérisé, d’une part, au plan international par des incertitudes sur l’évolution des échanges extérieurs par un renchérissement notable des prix des céréales et du cours du baril de pétrole et, d’autre part, au plan interne, par des mesures de stabilisation des produits alimentaires », renseigne la source.

La Dpee souligne qu’une bonne exécution budgétaire est tributaire d’un recouvrement satisfaisant des recettes budgétaires, ce qui suppose une bonne tenue de l’activité économique interne et dans la sous-région. Et par ailleurs, au niveau des ressources, le renchérissement actuel des prix accompagné souvent de mesures d’assouplissement fiscal accordées par l’Etat, ainsi que le retard et la faible ampleur dans la mise en œuvre des dernières réformes fiscales (tel le prélèvement de conformité fiscale) constituent une pression sur la mobilisation effective des recettes budgétaires.

« S’agissant des dépenses, la non application de la vérité des prix à la pompe sur les carburants, pourrait entraîner l’accroissement significatif des subventions dans le secteur de l’énergie à travers la compensation tarifaire et les pertes commerciales dans un contexte de fort renchérissement du cours du baril. De plus, la revalorisation des rémunérations salariales accordées aux secteurs sociaux et le dénouement de celles en discussion pourraient à terme relever le plafond des dépenses courantes. Enfin, l’exécution budgétaire pourrait être impactée par le relèvement des taux (taux directeur et de prêt marginal) de la BCEAO au niveau du marché sous-régional », note la source.