La Direction Générale de la Planification et des Politiques Economique (DGPPE)-Ministère de l’Economie, du plan et de la Coopération, en collaboration avec le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) et le Fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF) , a organisé ce jeudi 26 octobre 2023 un  Haut dialogue sur : « les enfants, les adolescents et les jeunes, une priorité de développement : Contribution au Plan National de Développement (PND) et au Plan d’Actions Prioritaires (PAP) 2024-2028 ». Une occasion saisie par M. Cheikh Modou Thiam, directeur de la planification pour préciser que malgré les efforts et engagements consentis par l’Etat, accompagnés par cela par les partenaires et l’implication des acteurs, d’importants défis restent encore à relever.

M. Cheikh Modou Thiam, directeur de la planification estime que cette cérémonie s’inscrit dans le cadre du processus d’élaboration de la troisième phase du Plan Sénégal émergent (PSE) qui devrait aboutir à terme à la formulation de recommandations fortes pour une bonne prise en compte des droits des enfants dans la stratégie de développement lors des cinq prochaines années.

Il souligne qu’en présidant la cérémonie de ce dialogue de haut niveau, il confirme l’importance que le gouvernement accorde à la prise en compte des besoins, préoccupations et aspirations des enfants. Et 50% de la population a moins de 19 ans, elle est jeune, représente pratiquement 64% de la population sénégalaise.

« Il convient de préciser que malgré les efforts et engagements consentis par l’Etat, accompagnés par cela par les partenaires et l’implication des acteurs, d’importants défis restent encore à relever aux nombres desquels, figurent l’enregistrement l’état civil, les mariages précoces, la mendicité et le travail des enfants, la situation des enfants en âge de scolarisation qui sont hors de l’école formelle et quelques autres défis. Beaucoup de ces défis persistent à cause des barrières socio-culturelles », a laissé entendre le directeur de la planification.

« Conscient de ce groupe névralgique de cette population que le Sénégal s’est plutôt investi à améliorer considérablement leur devenir. C’est conscient de cet élan que le Sénégal a élaboré en 2013 la stratégie nationale de protection de l’enfant dont le but est de mettre en place un système national permettant de tirer les leçons des pratiques existantes et d’inciter une philosophie d’actions basée sur un consensus national dans le domaine de la protection de l’enfant. Elle permet également à terme de prendre en charge les enfants en situation de vulnérabilité et devenir à bout aux fléaux relatifs à la mendicité infantile, aux abus, aux exploitations sexuelles, le travail et la traite des enfants entre autres qui, malgré les efforts de l’Etat demeurent toujours un problématique pour notre pays », dira M. Thiam.

Selon M. Thiam, au niveau de l’éducation entre 2014 et 2022, le taux de scolarisation a augmenté de 2,3 points de pourcentage en termes d’efforts dans le domaine de l’éducation préscolaire. Et dans le domaine de la santé, le taux de mortalité infantile a baissé de 19 pour 1000 en 2014 et 2022, le taux de mortalité maternelle, s’est réduit de moitié pour se stabiliser à 193 pour 100 000 naissances.

Quant à Melle Marie Bocandji Niang, présidente du conseil consultatif des enfants de Rufisque, représentante des enfants, elle avance : « Notre satisfaction est de plus en plus prononcée à l’importance accordée à la participation des enfants et la prise en compte de nos préoccupations dans le processus en cours. L’investissement sur les jeunes, adolescents, doit être perçu comme une contribution durable au développement du capital humain, un des piliers du PSE. Beaucoup de choses positives sont faites pour nous, nous avons des avancées significatives mais également beaucoup de défis sont là avec beaucoup d’attentes de notre part. Je veux parler du projet de l’institutionnalisation du parlement des enfants, les projets de loi portant code de l’enfant qui sont toujours en instance d’adoption et aussi beaucoup de défis en matière de santé, l’éducation, de protection pour une meilleure en compte de nos cadres au sein des collectivités territoriales, d’où la pertinence de cette concertation nationale ».

Mme Silvia Danailov, Représentante de l’Unicef estime que cette rencontre traduit la plus haute expression de l’engagement de l’Etat à investir davantage sur cette frange de la population afin d’assurer le bien-être social et le développement économique du pays tel que poursuivi par l’Etat dans le cadre du PSE.

« L’impératif de l’Unicef et des partenaires, est de soutenir ce dialogue. Nous sommes guidés par le souci d’assurer que le pays puisse éviter les coûts économiques sociaux associés en manque d’actions pertinentes et propices envers les enfants, les adolescents, les jeunes », souligne Mme Silvia Danailov.

Elle rajoute : « Ces investissements essentiels sont la garantie de la capture du dividende démographique qui permet d’éviter les conséquences plus graves pour les jeunes et la société tels que les conflits, la pauvreté intergénérationnelle, la migration ou un faible taux de création de richesses, investir dans les enfants adolescents et jeunes, est l’équivalent de donner une deuxième chance de construire un meilleur futur pour les jeunes humains, c’est un investissement conséquent ».

Beaucoup de capitalisations et de réalisations selon l’Unicef

« Le Sénégal devrait être fier de ses réalisations à l’égard des enfants au cours de ces dernières années. Il y a eu beaucoup de capitalisations et de réalisations, on peut citer la couverture maladie universelle, la gratuite des soins pour les moins de 5 ans, le programme national de bourse de sécurité familiale, la carte d’égalité des chances, l’obligation légale de l’éducation de base de 10 ans, la mise en place de classes passerelles pour donner une seconde chance aux enfants exclus du système éducatif et de nombreuses autres politiques concernant les enfants », a martelé Mme Silvia Danailov.

Elle estime que les défis restent à être adressés et ils espèrent aboutir ensemble à un consensus sur les solutions durables, équitables et inclusives pour une meilleure prise en compte des enfants pour de meilleurs indicateurs, pour de meilleurs investissements dans le cadre du plan national de développement.