D’après la Banque Mondiale, les prix du pétrole devraient reculer à 81 dollars le baril en 2024 (contre 83 dollars en 2023) et continuer à fléchir en 2025.
D’après la Banque Mondiale, les cours du pétrole se sont établis en moyenne à 78 dollars le baril en décembre, contre 94 dollars en septembre, annulant ainsi tous les gains enregistrés au troisième trimestre de 2023.Et Les prix pétroliers ont subi des pressions à la baisse dans un contexte marqué par le ralentissement de l’activité économique mondiale, une production record aux États-Unis et un niveau de production et d’exportations stable en Russie.
Toujours d’après la source, cette évolution baissière s’est produite malgré les craintes de perturbation des approvisionnements apparues à la suite du conflit au Moyen-Orient, l’extension et le durcissement des coupes de production par l’OPEP+, ainsi que l’annonce par le gouvernement américain de nouveaux achats de pétrole afin de reconstituer sa réserve stratégique.
La Banque mondiale précise que depuis le début du conflit en cours au Moyen-Orient, on observe une volatilité accrue des prix du Brent, liée aux risques de répercussions des tensions géopolitiques sur l’offre et aux craintes de ralentissement de la croissance mondiale.
« La consommation mondiale de pétrole devrait atteindre un niveau record en 2023, à la faveur de la solidité de la demande en Chine. Les prix du pétrole devraient reculer à 81 dollars le baril en 2024 (contre 83 dollars en 2023) et continuer à fléchir en 2025 », renseigne la Banque Mondiale.
Toujours selon la Banque Mondiale, ces prévisions sont sujettes à des risques haussiers, dont notamment la prolongation des réductions de l’OPEP+ au-delà du premier trimestre 2024 et de possibles perturbations de l’offre au Moyen-Orient. Et une croissance plus lente que prévu, en particulier en Chine, pourrait en revanche conduire à des prix plus bas.
Production pétrolière russe en moyenne à 9,6 millions de barils par jour (mb/j) en 2023
D’après la Banque Mondiale, les recettes d’exportation de pétrole de la Russie ont atteint en septembre leur plus haut niveau depuis 12 mois.
« La production pétrolière russe s’est établie en moyenne à 9,6 millions de barils par jour (mb/j) en 2023, en légère baisse par rapport à 2022 (-0,2 mb/j). Les exportations russes sont restées solides grâce à une réorientation des échanges : la part des exportations de pétrole russe vers la Chine, l’Inde et la Türkiye a augmenté de 40 % entre 2021 et 2023, compensant en partie la baisse de 53 % des exportations vers l’Union européenne (UE), le Royaume-Uni, les États-Unis et les pays asiatiques de l’OCDE », note la Banque Mondiale.
D’après la source, en septembre, les recettes d’exportation du brut russe ont atteint leur plus haut niveau en 12 mois dans un contexte d’incertitude croissante concernant la décote à laquelle celui-ci se négocie.
Et le document de rajouter : « La Russie dépasserait le plafonnement imposé par les sanctions, avec un prix supérieur à 80 dollars le baril depuis juillet 2023, en utilisant probablement une flotte de « pétroliers fantômes » qui lui permettent de contourner les restrictions occidentales. Cependant, à la suite de la baisse récente des cours du Brent, ceux de l’Oural sont retombés sous le plafond des 60 dollars le baril au cours de la première semaine de décembre ».
La Banque Mondial estime que l’OPEP+ prolonge les réductions de l’offre de pétrole. Le 30 novembre, plusieurs pays de l’OPEP+ ont annoncé la poursuite et le renforcement de leurs réductions volontaires de production, à hauteur de 2,2 millions de barils quotidiens. Et ce total comprenait la baisse en cours de 1 mb/j par l’Arabie saoudite et une réduction supplémentaire de 0,5 mb/j par la Russie.
L’alliance OPEP+ disposait de 5,1 mb/j de capacités inutilisées
« En novembre 2023, l’alliance OPEP+ disposait de 5,1 mb/j de capacités inutilisées, soit environ 5 % de la demande mondiale. En juin 2023, elle avait annoncé la poursuite, jusqu’en décembre 2024, des baisses volontaires de l’offre devant prendre fin en décembre 2023 », souligne la Banque Mondiale.
Elle souligne que cette prolongation a donné lieu à des réductions supplémentaires de 1 mb/j par l’Arabie saoudite à partir du mois de juillet et de 0,3 mb/j par la Russie à partir d’octobre. Et l’annonce de novembre a confirmé l’extension de ces réductions au premier trimestre de 2024.
« Les producteurs non membres de l’OPEP+ ont tiré la croissance de l’offre mondiale en 2023. Les pays non membres de l’OPEP+ ont affiché en 2023 une production robuste, et les réductions opérées par l’OPEP+ ont été largement compensées par les augmentations de production aux États-Unis, au Brésil, au Guyana et en République islamique d’Iran », renseigne la source.
La Banque Mondiale souligne que sur les trois premiers trimestres de 2023, l’augmentation de l’offre aux États-Unis a globalement augmenté de 5 % (en glissement annuel), malgré des variations selon les sites d’extraction de gaz de schiste.
« Le troisième trimestre de 2023 a enregistré la production trimestrielle la plus élevée, battant le record du quatrième trimestre 2019, avant le déclenchement de la pandémie. L’offre mondiale devrait augmenter en 2024, tirée principalement par les États-Unis, suivis du Brésil, du Guyana et du Canada », poursuit la source.
Un niveau record de la demande mondiale de pétrole en 2023
« Sous l’impulsion de la Chine, la demande mondiale a atteint un niveau record en 2023. Au cours des neuf premiers mois de l’année 2023, la demande de pétrole a augmenté de 2,3 mb/j dans les économies émergentes et en développement, tandis qu’elle est restée relativement stable dans les économies avancées », souligne la source.
D’après la Banque mondiale, la demande en Chine a fait preuve d’une résilience remarquable, à la faveur d’un large éventail de facteurs, dont notamment la vigueur des activités de transport, qui ont continué de se redresser. La Chine devrait être à l’origine d’environ 75 % de l’augmentation de la demande de pétrole en 2023.
Et le document de poursuivre : « La consommation mondiale de pétrole devrait progresser de 2 % en 2023 pour atteindre un niveau record de 101,7 mb/j, avant de ralentir à moins de 1 % en 2024, reflétant l’impact différé du resserrement de la politique monétaire dans les économies avancées ».
Quels risques pour les perspectives du marché pétrolier ?
« Le conflit en cours au Moyen-Orient entraîne des risques géopolitiques accrus pour les marchés des produits de base, et en particulier pour le marché pétrolier, la région représentant un tiers du commerce mondial d’or noir par voie maritime. Même si ce scénario s’éloigne, une intensification du conflit pourrait entraîner des perturbations de l’approvisionnement en pétrole, dont l’intensité varierait en fonction de la durée et de l’ampleur des hostilités », note la source.
Et la Banque Mondiale de rajouter : « En outre, le marché pétrolier est exposé à plusieurs autres risques haussiers, dont notamment l’éventualité d’une prolongation ou d’un durcissement des réductions de production par l’Arabie saoudite et la Russie. Par ailleurs, malgré la récente hausse de la production pétrolière, il existe un risque que les compagnies américaines de pétrole de schiste ne soient pas en mesure d’assurer les niveaux d’augmentations de production supposées dans les prévisions, en particulier d’ici 2025 ».
Selon toujours la Banque Mondiale, au nombre des risques susceptibles de faire baisser les cours du pétrole figure principalement la possibilité d’une croissance économique chinoise et donc mondiale plus faible qu’anticipé. Et ensemble, ces facteurs contribuent à la dynamique complexe du marché pétrolier sur fond d’incertitudes géopolitiques.