La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dans son document : « RAPPORT SUR LA POLITIQUE MONÉTAIRE DANS L’UMOA- Mars 2024 », estime que Le taux d’inflation dans l’Union est ressorti à 2,3% au quatrième trimestre 2023.
« Le taux d’inflation dans l’Union est ressorti à 2,3%, en glissement annuel au quatrième trimestre 2023, après 2,9% un trimestre plus tôt. La décélération du niveau général des prix s’explique par la baisse du rythme de progression de la composante Produits alimentaires qui est passé de 2,4% au cours du trimestre précédent à 1,9% au quatrième trimestre 2023 et aux effets cumulés des relèvements des taux directeurs de la BCEAO », renseigne la BCEAO.
Et le document de poursuivre : « Le reflux de l’inflation s’explique également par le ralentissement des prix des fonctions « Transport et Logement. L’inflation sous-jacente a également reculé de 0,2 point sur la même période pour ressortir à 2,1%, reflétant notamment les effets de la normalisation de la politique monétaire de la BCEAO entamée en juin 2022. Le taux de change effectif réel (TCER) a progressé de 9,2% au quatrième trimestre 2023 par rapport à la même période de l’année passée, après une hausse de 12,0% le trimestre précédent, résultant d’une appréciation du taux de change effectif nominal de 14,7%, atténuée par un différentiel d’inflation favorable de 4,8 points de pourcentage ».
Évolution récente de l’inflation
« La progression du niveau général des prix dans l’UEMOA, comparativement à la même période de l’année précédente, est ressortie à 2,3% au quatrième trimestre 2023, après une réalisation de 2,9% un trimestre plus tôt. Cette décélération, constatée depuis le quatrième trimestre 2022, est imputable à la composante Produits alimentaires, qui a connu une progression de 1,9% au cours du trimestre sous revue, après une augmentation de 2,4% un trimestre plus tôt. Le reflux de l’inflation s’explique également par le ralentissement des prix des fonctions Transport et Logement de l’indice », note la source.
D’après la BCEAO, pour ce qui concerne les Produits alimentaires, la baisse des tensions sur les prix au cours du quatrième trimestre est en ligne avec la disponibilité des produits céréaliers locaux issus de la campagne agricole 2023/2024, dont la production est ressortie en hausse de 2,8%, après une augmentation de 17% lors de la campagne précédente. Et les prix des céréales se sont repliés de 1,4% au quatrième trimestre 2023, contre une baisse de 0,6% le trimestre précédent. La source précise que le ralentissement du rythme de progression des prix dans l’Union est également porté par le maintien de la tendance baissière, sur un an, des prix des produits alimentaires importés.
« Au cours du quatrième trimestre 2023, l’indice des prix en francs CFA de cette catégorie de produits importés a baissé de 14,7%, après un repli de 15,7% observé un trimestre plus tôt. Concernant les produits de grande consommation, les baisses les plus prononcées ont été enregistrées au niveau du blé (-32,2%), du lait (-22,1%), et de l’huile (-21,7%). Les baisses des cours sur les marchés internationaux ont favorisé la décélération, en glissement annuel, des prix de certains produits alimentaires sur les marchés de l’Union, notamment les huiles végétales (-5,3% contre -0,2%) et le lait (+5,1% contre +5,8%) », mentionne-t-on dans le document.
Poursuite du ralentissement des prix des fonctions transport et logement
« Par ailleurs, les prix des fonctions Transport et Logement ont poursuivi leur ralentissement avec des progressions respectives de 4,9% et 2,9% au quatrième trimestre 2023, contre 5,8% et 4,4% le trimestre précédent. Pour la composante « Transport », l’évolution enregistrée s’explique par la décélération observée au niveau des prix des carburants et lubrifiants (+3,8% contre +6,8%) ainsi que des tarifs des services de transport routier (+6,7% contre +8,5%) », souligne la BCEAO.
Toujours d’après la source, s’agissant de la fonction Logement, la détente des prix est en lien avec la décélération du prix des combustibles solides (charbon de bois notamment) et du gaz, ainsi que le repli du prix des produits pour l’entretien du logement (-0,1% contre +2,0%).
« La diffusion de la hausse des prix dans les économies de l’UEMOA s’est réduite davantage sur la période. La proportion des produits ayant connu des hausses significatives (supérieures à 3,0%) est ressortie à 27,8% en décembre 2023 contre 30,2% en septembre 2023 et 38,1% en juin 2023, en raison principalement de la décélération des prix des produits alimentaires », renseigne-t-on dans le document.
Et le document de rajouter : « L’analyse selon la nature révèle un recul du rythme de progression des prix des biens qui est ressorti à +1,9% au quatrième trimestre 2023, contre une hausse de +2,5% un trimestre plus tôt, en lien avec la disponibilité des produits vivriers sur les marchés. Quant aux tarifs des services, ils se sont accrus de 3,0% au cours de la période sous revue, après une hausse de 3,6% le trimestre précédent, du fait de la détente des prix des services de restauration, de transport et de communication ».
La BCEAO, le taux d’inflation sous-jacente, qui mesure l’évolution du niveau général des prix hors produits frais et énergie, est ressorti à 2,1% au cours du trimestre sous revue, après 2,3% au troisième trimestre 2023.Et cette évolution est en rapport avec la décélération ou contraction des prix de certaines denrées alimentaires qui entrent dans le champ de l’indice sous-jacent, notamment le lait (+5,1% contre +5,8% précédemment) et l’huile (-5,3% contre -0,2%).
« Quant aux produits non alimentaires inclus dans l’inflation sous-jacente, leur détente concerne notamment les tarifs des services de restauration (+4,6% contre +5,6%) et des produits pour l’entretien du logement (-0,1% contre +2,0%). De même, les progressions des prix des produits frais et énergétiques ont affiché un ralentissement au quatrième trimestre 2023, avec des évolutions respectives de 2,2% et 5,7% contre une progression de 3,1% et 7,3%, le trimestre précédent, en lien avec la poursuite de la décélération des prix des produits alimentaires et pétroliers », souligne la source.