« Nous avons tous constaté que ces dernières années, le monde a connu de très fortes chaleurs. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a souligné que ‘’nous sommes en alerte rouge », surtout pour nous qui vivons dans des zones très chaudes. C’est en ces termes que la représentante résidente de l’Agence Belge de Développement (ENABEL), Régine de Brabandère, a tenu à tirer la sonnette d’alarme. Nous devons revoir notre façon de construire et d’habiter a-t-elle martelé à l’ouverture, cette semaine à Dakar, de la conférence régionale sur les constructions climato-résilientes. Organisée par ENABEL, cette rencontre attire l’attention sur comment économiser de l’énergie à travers des constructions à moindre couts.
« On sait tous que les coûts d’énergie ne vont faire qu’augmenter dans les années à venir. Donc essayons d’économiser en faisant des constructions moins chères et beaucoup plus économes en énergie », a déclaré Olivier Le Gros, manager du programme Agropole centre à l’Agence belge Développement (ENABEL). Les États ouest-africains ont été invités à miser sur des infrastructures écologiques afin de réduire leur impact en carbone et atténuer la consommation énergétique. L’objectif de la conférence est d’informer les acteurs sénégalais et ouest-africains sur des solutions techniques disponibles pour évoluer vers des infrastructures à faible impact carbone et à faible consommation énergétique.
Plusieurs experts, chercheurs, décideurs politiques et praticiens de la région ont pris part à cette rencontre pour sensibiliser sur la nécessité de construire autrement. Cette conférence a permis de mettre en exergue les solutions économiques disponibles et applicables dans la sous-région. Le manager du programme Agropole centre d’ENABEL a souligné que les États doivent tenir compte de l’environnement climatique, à travers la construction de bâtiments économes en énergie. Ses explications font parfois froid dans le dos : « La production d’une tonne de ciment équivaut à une tonne de Co² rejeté sur l’environnement. Quand on regarde ici à Dakar par exemple, les immeubles qui sont en train d’être construits, ce sont des véritables gouffres d’énergies qui coûtent énormément cher à climatiser ».
Il est possible de construire autrement aujourd’hui au Sénégal et ailleurs en Afrique. Les solutions existent, elles sont disponibles et il y a des entreprises qui peuvent les mettre en œuvre, ont fait constater les experts. Selon eux, les constructions écologiques permettront aux populations de faire des économies dans le mode de fonctionnement et l’entretien des bâtiments. « Nous considérons que construire de façon écologique n’est pas plus cher que d’autres modes de construction. Il faut résonner en termes de fonctionnement, c’est-à-dire, une construction peut coûter plus cher au démarrage mais sur une période de 5 à 10 ans, elle peut coûter beaucoup moins cher », a expliqué M. Legros.
Plusieurs types de constructions ont été présentés lors de cette conférence avec comme points communs, une construction respectant les normes climatiques.