La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dans son Rapport sur la politique monétaire dans l’UMOA-Mars 2024 », note que les échanges extérieurs des pays de l’Union, au cours du quatrième trimestre 2023, se sont traduits par une détérioration du solde global de la balance des paiements qui est ressorti déficitaire de 103,2 milliards.

« Les échanges extérieurs des pays de l’Union, au cours du quatrième trimestre 2023, se sont traduits par une détérioration du solde global de la balance des paiements qui est ressorti déficitaire de 103,2 milliards, contre un excédent de 286,3 milliards noté un an plus tôt. Cette évolution résulte principalement du repli de 612,7 milliards des entrées nettes au titre du compte financier, dont les effets ont été atténués par la baisse du déficit courant. Rapporté au PIB, le déficit courant est ressorti à 6,2% au quatrième trimestre 2023, contre 8,3% une année plus tôt », note la Bceao.

D’après la Bceao, sur l’année 2023, le déficit courant s’est établi à 7,0% du PIB, contre 8,3% en 2022 en lien avec l’amélioration des termes de l’échange et le ralentissement des importations avec la finalisation des travaux de construction des infrastructures pétrolières et gazières.

« L’indice des prix des matières premières, hors pétrole, exportées par les pays de l’UEMOA s’est notamment accru de 6,9% au cours du quatrième trimestre 2023, après une hausse de 4,9% un trimestre plus tôt. Les hausses les plus significatives ont concerné le cacao, la noix de cajou, le caoutchouc, l’uranium et le café. En dépit de l’amélioration du compte courant, le solde global est ressorti déficitaire de 3.530,4 milliards, après un déficit de 3.343,1 milliards un an auparavant, en raison essentiellement du repli de 2.771,0 milliards des flux nets de capitaux au titre du compte financier », renseigne la source.

D’après la BCEAO, la gestion des finances publiques dans l’UEMOA, en 2023, s’est soldée par une contraction du déficit budgétaire global, base engagements, dons compris, de 924,9 milliards pour se situer à 6.491,4 milliards ou 5,4% du PIB, comparativement à 7.416,3 milliards ou 6,7% du PIB enregistré en 2022. Et le financement du déficit a été assuré par la mobilisation de ressources sur le marché financier régional et auprès des partenaires extérieurs. La source précise que les pressions sur le marché régional des titres publics se sont intensifiées, en liaison avec notamment la forte sollicitation des Etats dans un contexte de durcissement des conditions financières internationales.

« Les conditions monétaires dans l’Union, au cours du quatrième trimestre 2023, se sont globalement resserrées sous l’effet de la forte demande de financement des Etats et des relèvements des taux directeurs de la BCEAO effectués depuis juin 2022, pour un cumul de 150 points de base », renseigne la source.

D’après la BCEAO, le taux d’intérêt moyen pondéré sur le marché interbancaire, toutes maturités confondues, est ressorti à 5,08%, contre 4,82% un trimestre plus tôt. Sur le compartiment à une semaine, le taux d’intérêt moyen pondéré a atteint 5,12%, contre 4,88% au trimestre précédent et 3,10% un an plus tôt. Et le taux débiteur moyen des banques, hors taxes et charges, s’est établi à 6,84% au quatrième trimestre 2023, contre 6,78% au troisième trimestre 2023.

Ralentissement de la masse monétaire

« La situation monétaireà fin décembre 2023 est marquée par le ralentissement de la masse monétaire, en rythme annuel, avec une progression de 3,5%, après 7,5% trois mois plus tôt. Cette dynamique est induite par l’augmentation des créances intérieures de 6.309,6 milliards ou 12,2%, dont l’impact sur la liquidité globale a été atténué par la contraction des actifs extérieurs nets. L’accroissement des créances intérieures résulte de la hausse des créances nettes des institutions de dépôt sur les Administrations Publiques Centrales (+3.370,0 milliards ou +16,5%), combinée à celle des créances sur l’économie (+2.939,5 milliards ou +9,4%) », souligne la BCEAO.