Le présumé détournement de 1,8 milliard de F CFA à la Caisse de Sécurité Sociale n’a pas laissé indifférent le Syndicat autonome des travailleurs de la sécurité sociale (SAT2S) qui, durant sa premiére sortie médiatique en ce jeudi 11 juillet 2024, indexe le système informatique inefficace de l’entreprise mis en place depuis 2014-2015 et qui devait prendre fin le 30 juin 2018.
M. Oumar Foutah Badiane, Secrétaire général du SAT2S, affilé à la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts/B), affirme : « C’est une affaire qui est entre les mains de la justice. C’est vrai que cela peut surprendre d’autres Sénégalais, mais pas nous les travailleurs de la Css. Parce qu’avec ce système informatique, on peut détourner de l’argent sans que le chef d’agence ne soit au courant. Le système n’est pas interconnecté. Et avec cet outil, il faut s’attendre au pire à la Css ».
Dans la déclaration liminaire, le secrétaire général, M. Omar Foutah Badiane, souligne : « L’objectif de la présente conférence de presse est d’alerter sur la situation préoccupante que traverse la Caisse de sécurité Sociale (CSS) en ce moment. Le propos sera axé sur 3 points essentiels que sont : la nébuleuse du nouveau système d’information, la situation du personnel de la caisse et enfin celle du patrimoine de l’institution. La CSS a mis en place un système informatique depuis 2014-2015 qui devait prendre fin le 30 juin 2018. Cependant, jusqu’à aujourd’hui, la mise en production totale du système n’est pas encore effective, en atteste les lancinantes difficultés rencontrées par les allocataires pour recevoir leurs prestations (allocations familiales, congés maternité). C’est pourquoi le SAT2S déplore les tracasseries et lenteurs rencontrées par les allocataires, exige la mise en place d’un système d’information performant ».
Le SAT2S estime que s’agissant de la gestion des ressources humaines au sein de la CSS, elle est faite au mépris des règles élémentaires de professionnalisme, d’équité et de justice pour les travailleurs.
« En effet, la notation du personnel a été abandonnée depuis fin 2008, et les fiches de poste ne sont ni mises à jour, ni communiquées au personnel. Il s’y ajoute l’arrêt injustifié de travail de 7 braves agents, tous embauchées dont le dossier est pendant devant la justice du travail. Pire encore, le directeur général est à la retraite depuis 2 ans et son intérim est actuellement assuré conjointement par le directeur financier et comptable, également à la retraite et le secrétaire général qui constitue une violation flagrante des règles élémentaires de bonne gestion. Ces deux intérimaires recrutent du personnel, procèdent à des nominations de cadres dont les directeurs et se sont même permis des retouches de l’organigramme de l’institution. En plus des agents sont recrutés et payés par la caisse mais sont inconnus à la caisse », dira M. Badiane.