Le Sénégal vient d’entrer dans une nouvelle phase de son histoire. En quittant officiellement la catégorie des Pays les Moins Avancés (PMA), aux côtés du Cambodge, notre pays franchit une étape majeure, reconnue par la résolution 79/230 du Conseil économique et social des Nations Unies. Ce déclassement, adopté le 19 décembre 2024, est le résultat des efforts collectifs déployés pour transformer le Sénégal en une économie plus robuste et résiliente.

Cependant, cette avancée symbolique et stratégique soulève de nouveaux défis. Ce reclassement marque la fin des privilèges et soutiens spécifiques accordés aux PMA, comme l’accès préférentiel aux marchés internationaux, les financements concessionnels ou l’assistance technique renforcée. En d’autres termes, le Sénégal doit désormais s’intégrer à l’économie mondiale sans filet, en adoptant une posture plus compétitive et proactive.

Si cette transition marque une reconnaissance des progrès réalisés, elle implique également une responsabilité accrue. Comment inscrire cette nouvelle réalité dans le cadre des ambitions du Sénégal 2050 ? Comment transformer ce statut en une véritable opportunité pour consolider notre trajectoire de développement ?

La première réponse réside dans une diversification économique audacieuse. Le Sénégal doit élargir ses bases productives, en renforçant ses capacités industrielles et en créant de la valeur ajoutée localement. L’industrialisation, portée par des infrastructures modernes comme les zones économiques spéciales, sera un levier central. En valorisant nos ressources naturelles et agricoles grâce à des technologies adaptées, nous pourrons non seulement stimuler les exportations, mais aussi répondre aux besoins d’un marché local en pleine croissance.

Cette transformation exige également une amélioration de la compétitivité globale. La réduction des coûts de production, grâce à des infrastructures énergétiques, logistiques et numériques renforcées, doit devenir une priorité. Mais il faudra aussi investir dans l’humain. La montée en compétence des jeunes, à travers une formation adaptée aux besoins d’une économie moderne, sera un facteur déterminant pour faire face à la concurrence mondiale.

Par ailleurs, ce reclassement offre une opportunité unique de repositionner le Sénégal sur la scène internationale. Avec une image renforcée de stabilité politique et de croissance économique, le pays peut attirer davantage d’investissements directs étrangers. Cependant, cela nécessite un environnement réglementaire attractif, basé sur la transparence, la gouvernance et l’innovation. La mobilisation des talents et des capitaux de la diaspora pourrait également jouer un rôle crucial dans cette dynamique.

𝐄𝐧𝐟𝐢𝐧, 𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐢𝐦𝐩𝐨𝐬𝐞 𝐚𝐮 𝐒𝐞́𝐧𝐞́𝐠𝐚𝐥 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐝𝐞́𝐟𝐢𝐧𝐢𝐫 𝐬𝐚 𝐝𝐢𝐩𝐥𝐨𝐦𝐚𝐭𝐢𝐞 𝐞́𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞. 𝐄𝐧 𝐭𝐢𝐫𝐚𝐧𝐭 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢 𝐝𝐞 𝐦𝐞́𝐜𝐚𝐧𝐢𝐬𝐦𝐞𝐬 𝐫𝐞́𝐠𝐢𝐨𝐧𝐚𝐮𝐱 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐥𝐚 𝐙𝐋𝐄𝐂𝐀𝐅, 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬 𝐩𝐞𝐮𝐭 𝐧𝐞́𝐠𝐨𝐜𝐢𝐞𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐜𝐜𝐨𝐫𝐝𝐬 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭𝐚𝐠𝐞𝐮𝐱 𝐪𝐮𝐢 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐞𝐧𝐬𝐞𝐫𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐩𝐞𝐫𝐭𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐞́𝐟𝐞́𝐫𝐞𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐫𝐜𝐢𝐚𝐥𝐞𝐬. L’intégration régionale doit être perçue non seulement comme un impératif économique, mais aussi comme une opportunité stratégique pour construire des chaînes de valeur africaines solides et compétitives.

La sortie des PMA est donc une page blanche, une invitation à rêver grand et à agir avec détermination. Le Sénégal, fort de ses acquis et de sa vision à long terme, doit s’approprier cette étape comme une chance de renouveler son modèle économique. Dans le cadre du Sénégal 2050, cette transition pourrait devenir un levier puissant pour atteindre nos objectifs de souveraineté, de justice et de prospérité partagée.

L’enjeu est immense, mais il est à la hauteur de notre ambition. Avec des politiques cohérentes, un leadership éclairé et une mobilisation collective, le Sénégal peut transformer cette nouvelle réalité en une réussite exemplaire, pour le présent et pour les générations à venir. C’est mon intime conviction

𝐁𝐚𝐛𝐚𝐜𝐚𝐫 𝐒𝐚𝐧𝐞́ 𝐁𝐀

𝐏𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐀𝐥𝐭𝐞𝐫𝐧𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞𝐬 𝐂𝐢𝐭𝐨𝐲𝐞𝐧𝐧𝐞𝐬

𝐂𝐨𝐚𝐥𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐌𝐈𝐌𝐈 𝟐𝟎𝟐𝟒