La direction générale de la planification et des politiques économiques, dans son document : « Les risques macroéconomiques au Sénégal et mesures d’atténuation », estime que 65% des côtes sénégalaises touchées par l’érosion côtière.
D’après la source, le phénomène du changement climatique est devenu un challenge pour toutes les économies du monde, notamment, pour les pays à faible revenu. En effet, la hausse du niveau de la température, du niveau de la mer et la récurrence des inondations ne sont devenues plus des risques, mais des certitudes. Et les risques de catastrophes naturelles et leur degré d’occurrence sont devenus aussi de plus en plus élevés.
Toujours d’après la source, ces changements climatiques auront des conséquences néfastes, à long terme, sur les économies du monde, le capital humain, la productivité, la balance des paiements, les investissements ainsi que la stabilité financière. Et la hausse des températures, causée sans nul doute par la prolifération des gaz à effet de serre du fait de l’œuvre humaine, a des impacts négatifs sur l’activité économique (agriculture, pêche, élevage, tourisme, etc.).
« La position du Sénégal lui procure beaucoup d’avantages géostratégiques. Toutefois, elle expose le pays à des risques majeurs. En effet, le pays dispose de 700 kilomètres de côtes et fait face à des défis liés à la hausse du niveau de la mer et à l’avancée de la langue salée. Le niveau de la mer a augmenté de 0,2 mètre entre 1901 et 2018, et cette progression a tendance à s’accélérer. L’érosion côtière a touché près de 65% des côtes sénégalaises et s’est traduite par des déplacements de populations (Worlbank, 2022) », précise la source.
Le document précise que plusieurs sites balnéaires ont été également affectés et le secteur touristique a connu des contraintes majeures liées, notamment, à la détérioration des sites (MTTA, 2022).
« Par ailleurs, le Sénégal est un pays sahélien avec 8,1 millions d’hectares de forêt (FAO, évaluation des ressources forestières mondiale 2020). Toutefois, le pays fait face au phénomène de la déforestation très avancée et près de 34,0% des terres cultivables sont menacées par le phénomène de dégradation liée, notamment, à la salinisation, à l’érosion côtière et au lessivage des sols », précise-t-on dans le document.
« Des simulations ont été fait sur l’impact des catastrophes naturelles sur l’économie sénégalaise. Nous avons utilisé le model Dette investissement et croissance développé par les auteurs (Buffie, 2012) (DIG), et adapté par les auteurs (Marto, et al,2017) aux petites économies en proie à des catastrophes naturelles (DIGNAD). Les résultats ont montré la nécessité de mettre en œuvre une politique d’infrastructures adaptées aux changements climatiques qui présente des avantages comparativement à la politique actuelle des autorités sénégalaises qui met l’accent sur des infrastructures standards », explique-t-on dans le document.
D’après la source, en effet, même si les coûts des investissements sur les infrastructures adaptées aux changements climatiques sont très coûteux, les résultats ont montré qu’a l’issue d’une catastrophe naturelle, les pertes de croissance sont beaucoup plus importantes dans le cas des infrastructures standards que des infrastructures adaptées aux changement climatiques.
« Ces pertes sont estimées à plus de 6,0% du PIB pour les premières et de 2,0% du Pib pour la seconde. Ensuite, les délais de retour à l’état stationnaire de l’économie est plus court dans le cas d’infrastructures adaptées aux changement climatique (2 années) que les infrastructures standards (5 années). Enfin, ces pertes pourraient davantage s’amenuiser dans le cas où les autorités mettraient en œuvre des reformes pour améliorer la productivité des investissements », souligne-t-on dans le document.