En marge de la cérémonie de dédicace de son livre intitulé : « Pour un Sénégal Humainement développé », tenue le samedi 11 janvier 20 25 dans les locaux de l’Agence Nationale des Statistiques et de la Démographie (Ansd), Dr. Boubacar Camara, Ingénieur, statisticien et Docteur en économie, estime qu’on ne peut pas être souverain avec la monnaie d’autrui.
« La monnaie nationale est un outil, une gestion de notre économie, c’est un outil de protection et on ne peut pas être souverain avec la monnaie d’autrui. Nous ne voulons pas d’une monnaie CFA bis, c’est-à-dire une monnaie régionale mais qui n’est pas autonome. Donc, ce qu’il nous faut, à l’absence d’une monnaie autonome, intégration régionale, l’émission de la monnaie nationale s’impose. Cette monnaie nationale va s’appuyer sur la concession d’une réserve d’or à partir du potentiel aurifère que nous avons et également garanti par une transformation et une régulation du système bancaire, une bonne gestion des avoirs extérieurs, la participation dynamique du secteur privé et l’adhésion des populations qui sont sensibilisées. Maintenant, on peut se poser la question, où est-ce qu’on va démarrer, à quel niveau on va démarrer ? », a souligné M. Boubacar Camara, auteur du livre.
Il estime que le livre propose de prendre un panier de cinq monnaies, trois monnaies parmi les monnaies les plus performantes en matière de gestion de leur monnaie en Afrique.
« Il s’agit du Ghana, le Cedi, du Botswana avec le Pula et du Maroc en Afrique du nord avec le Dirham. A ces trois monnaies, on ajoute les monnaies des deux pays voisins avec lesquels, nos économies sont liées : la Gambie avec le Dalasi et la Mauritanie avec Ouguiya. Si on prend ce panier des cinq monnaies et on fait la moyenne et à la date du calcul, ça nous donne un dollar égal 24 « Xalissou Sénégal », donc le niveau va se situer entre les taux de change de monnaies des pays les plus performants en matière de gestion de leurs monnaies nationales en Afrique et le taux de change des deux voisins avec lesquels nos économies sont liées », dixit l’auteur.Il a tenu à préciser que le processus de développement, sa finalité, c’est le développement humain intégral durable.
Il conclut : « Dans science du développement, c’est la science de la transformation et de la régulation systémique pour la satisfaction durable des droits et besoins individuels et collectifs dans la société qui évolue. Donc, aujourd’hui la priorité dans la mise en œuvre du projet, c’est comment définir des stratégies qui permettent de satisfaire de manière durable les droits et besoins individuels et collectifs dans la société et la finalité, c’est d’arriver à une société humainement développée, c’est-à-dire, une société d’épanouissement pluriel, économique, socio-environnemental, culturel, démocratique et spirituel. Et pour ce faire, on a besoin d’insister sur l’éducation intégrale de qualité. Il y a trois formes d’éducations, il y a le secteur formel, les secteurs non formels de l’éducation et de secteurs informels ».
Dans ce livre, l’auteur explore un moment charnière de l’histoire du Sénégal, 60 ans après l’indépendance, alors que le pays traverse une crise profonde et multiforme affectant tous les secteurs. Il propose une réflexion tournée vers l’avenir, basée sur de nouveaux paradigmes et des orientations innovantes. Ces propositions visent à répondre efficacement aux droits et aux besoins des populations, tout en amorçant une transformation qualitative de la société.
Rappelons que l’ouvrage se veut une contribution majeure à la réflexion sur le développement pragmatique, en mettant en lumière les changements nécessaires en termes de démarche et de méthode. Il invite à un saut qualitatif, indispensable pour relever les défis critiques auxquels le Sénégal et l’Afrique sont confrontés aujourd’hui.
La cérémonie a été en présence d’éminentes personnalités : Pr. Souleymane Bachir Diagne, Pape Abdoulaye Seck, ancien ministre de l’Agriculture et académicien.