Le Réseau national des femmes engagées de Kédougou, a organisé le samedi 15 mars 2025 un panel de haut niveau sur le thème : « L’opérationnalisation du Fonds D’appui au développement local pour l’Autonomisation des femmes et filles dans le secteur minier de l’article 115. Et violences basées sur le Genre ». En marge de la rencontre, Astou Sakho, présidente nationale du Réseau des Femmes engagées de Kédougou, Présidente du collectif « And Takhawu Sunu Gokh » et représentante Bureau Pays du RAFEI (Réseau Africain des Femmes Entrepreneurs et Investisseurs), estime qu’elles aimeraient avoir de ce fonds au minimum 20% pour les femmes et 10% pour les jeunes.

D’après Mme Astou Sakho, le thème de notre panel, « Révision du Code Minier et l’Opérationnalisation du Fonds d’Appui au Développement local pour l’autonomisation économique des femmes et des filles », résonne comme un appel à l’action. Et le secteur minier est un pilier de notre économie, mais il est temps de briser les chaînes de l’inégalité qui entravent l’épanouissement des femmes.
« Trop longtemps, nous avons été relégués au second plan, privées des postes clés, des opportunités économiques, et parfois même de notre sécurité. Mais les choses changent. La part du Fonds de Développement Local alloués aux femmes et aux filles est une victoire, un pas de géant vers l’équité », martèle la présidente du Réseau.

Et Mme Astou Sakho a tenu à préciser : « Nous sommes toujours dans le mois dédié à la femme, nous avons choisi le thème de l’autonomisation des femmes surtout la révision du Code minier et aussi essayer de voir comment porter le plaidoyer pour l’opérationnalisation du Fonds d’appui aux collectivités territoriales. Dans son article 115, il y a un montant alloué aux femmes et qui n’est pas toujours opérationnel alors que nous, en tant habitants de Kédougou, en tant que femmes, ce que vous aimerions aujourd’hui, en révisant ce code minier qu’il puisse impliquer le Fonds d’appui aux collectivités territoriales, qu’il puisse revoir et essayer de revoir comment les femmes peuvent bénéficier du Fonds d’appui aux collectivités territoriales sur les ressources minières du Sénégal parce que vous n’êtes pas sans savoir aujourd’hui, nous sommes 700 km de la capitale, cela veut dire à Kédougou, si aujourd’hui, on parle de l’or, on pense aussitôt à Kédougou ».

Selon elle, on leur taxe aujourd’hui de pauvres, c’est la raison pour laquelle, « nous en tant que Kédougou, on s’est dit puisqu’il y a un montant qui a été dédié aux femmes et que c’est les femmes qui sont les plus impactées, que ce montant soit vraiment opérationnel qu’on puisse remettre ça aux femmes pour qu’elles puissent être autonomes économiquement et que les jeunes filles aussi puissent utiliser ce montant pour continuer leurs études ».

Elle poursuit : « Dans l’article 115, il a été mentionné qu’un montrant doit être alloué aux femmes mais jusque-là, le montant n’est ni défini, ni opérationnel au moment où le même montant au niveau de la sous-région, c’est-à-dire en Guinée-Bissau, sur le fonds d’appui aux collectivités territoriales, il y a 20% de ce montant qui est déjà opérationnel dans cette sous-région-là et 10% pour les jeunes filles mais au Sénégal, depuis le code minier de 2016, le montant n’a pas été défini et cela n’a jamais été opérationnel et au moment où l’on parle de fonds générationnel et qu’il y a déjà un fonds qui est là, dans son article et qui n’est pas toujours opérationnel, c’est la raison pour laquelle, nous disons que nous aimerions que sur ce fonds qu’on puisse avoir au minimum 20% pour les femmes et 10% pour les jeunes pour s’aligner un tout petit peu avec la sous-région comme la Guinée- Bissau ».

Toujours dans la même lancée, Mme Astou Sakho martèle : « On n’arrive pas à bénéficier des retombées des mines, non seulement du Sénégal mais de Kedougou.La responsabilité sociétale de ces entreprises, n’est pas visible dans les communes, tantôt, on parle de différents fonds, on parle de fonds de développement local, on parle de fonds de réhabilitation, fonds d’appui aux collectivités territoriales. Tous ces fonds, on ne voit pas l’impact et aujourd’hui, aller voir au Falémé, aller voir les femmes qui sont dans l’orpaillage traditionnel, aller voir leurs conditions de vie, elles n’ont ni de l’eau, ni l’électricité, ni des toilettes alors, ces femmes-là que nous sommes venues représenter pour dire que le Fonds minier doit être revu et doit tenir en compte les souffrances des femmes ».
Quant à Mme Thiam née Aïssatou Alima Sambou, économiste au ministère du Pétrole, de l’énergie, du pétrole et Mines, point focal au niveau de la cellule genre, équité du ministère, elle avance : «On est là aujourd’hui pour représenter le ministre mais en même temps, nous avons été invitées par Mme Astou Sakho qui est la présidente du Réseau des femmes engagées de Kédougou. Elles ont été au ministère et on les a reçues, et on les a entendues. Et un compte rendu avait été fait au ministre pour faire part de leurs préoccupations par rapport à tout ce qui se passe au niveau de Kédougou et je pense que le ministère est en train de prendre des mesures correctives pour apporter des solutions à leurs préoccupations, notamment la pauvreté au niveau des femmes qui évoluent dans l’or. Et je pense que c’est un combat commun et ce qu’elles revendiquent, c’est un droit et nous sommes en train de travailler là-dessus et le ministère est dans la révision du code minier qui va prendre en charge tout ce qui a été dit et ce qui n’a pas été fait depuis lors. Aujourd’hui, elles demandent le fonds d’appui aux collectivités locales où les femmes doivent avoir une part et je pense que c’est une doléance qui va être résolue et le ministre va dans ce sens ».

Elle estime qu’ils ont lancé un audit genre qui va prendre en compte toutes les difficultés que rencontrent les femmes en termes de violence, d’autonomisation des femmes. Le ministère prend en compte dans le cadre du Contenu local les femmes, les jeunes pour l’emploi.
Melle Awa Diongue, présidente de l’Alliance des Jeunes filles pour le développement des jeunes/ Plan International, elle avance : «Les défis, c’est l’accès à la formation parce que beaucoup de femmes voudraient embrasser les séries scientifiques et techniques mais n’ont pas accès à la formation par exemple, lorsqu’on prend l’exemple de Kédougou, il y a une seule école technique et il y a beaucoup de filles qui sont dans les villages reculés qui voudraient se faire former dans cet école et les filles qui ont eu la chance de la fréquenter, elles sont stigmatisées, elles sont maltraitées parce que l’on se dit que les femmes n’ont pas le droit de suivre des carrières comme technique surtout, considérées comme des carrières masculines ».