La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dans son Rapport sur « la Politique Monétaire dans l’UMOA – Décembre 2024 », note qu’au cours des neuf premiers mois de l’année 2024, la gestion des finances publiques s’est soldée par un déficit budgétaire global qui s’établit à 4.395,6 milliards.
« Au cours des neuf premiers mois de l’année 2024, la gestion des finances publiques s’est soldée par un déficit budgétaire global, base engagements, dons compris, qui s’établit à 4.395,6 milliards, contre 4.491,7 milliards un an plus tôt. Cette évolution résulte d’une progression plus marquée des recettes totales et dons par rapport aux dépenses totales et prêts nets. En pourcentage du PIB, le déficit budgétaire s’est situé à 4,5% à fin septembre 2024 contre 5,0% un an plus tôt. Le financement de ce déficit a été réalisé par la mobilisation de ressources sur le marché financier régional et auprès des partenaires et investisseurs extérieurs. Sur le marché financier régional, les conditions de financement des Etats se sont nettement resserrées », note la BCEAO.
Les recettes budgétaires des pays de l’Union atteignent 16.916,8 milliards
« Les recettes budgétaires des pays de l’Union ont atteint 16.916,8 milliards au terme des neuf (9) premiers mois de l’année 2024, contre 15.584,7 milliards à fin septembre 2023, soit une hausse de 1.332,1 milliards ou 8,5%. Cette progression, tirée par l’augmentation des recettes fiscales (+9,7%), reflète l’orientation favorable de l’activité économique et les efforts de mobilisation des impôts et taxes des administrations fiscales et douanières. Les dons budgétaires s’élèvent à 783,7 milliards à fin septembre 2024, enregistrant une baisse de 9,3% par rapport à la même période de l’année 2023 », précise la source.
Progression de 6,2% des dépenses totales et prêts nets
« Les dépenses totales et prêts nets ont enregistré une progression de 6,2%, pour s’établir à 21.312,4 milliards à fin septembre 2024, contre 20.076,4 milliards à la même période en 2023. Cette augmentation est imputable à la hausse des dépenses courantes (+9,0%) et de celles en capital (+4,0%), modérée par la diminution des autres dépenses (-15,9%). La hausse des charges courantes résulte de l’accroissement simultané des charges financières sur la dette (+17,3%), des dépenses de fonctionnement (+12,4%), de personnel (+8,6%) et, dans une moindre mesure, des transferts et subventions (+1,0%). L’augmentation de la masse salariale porte, entre autres, l’empreinte de l’incidence financière des nouveaux recrutements et des avancements catégoriels dans la fonction publique », souligne la BCEAO.
Solde budgétaire et financement
« Au terme des neuf premiers mois de l’année 2024, le déficit budgétaire, base engagements, dons compris de l’UEMOA s’est inscrit en baisse, pour ressortir à 4.395,6 milliards contre 4.491,7 milliards un an plus tôt. En pourcentage du PIB, il s’est établi à 4,5% du PIB à fin septembre 2024, contre 5,0% à la même période de l’année précédente. Pour la prise en charge de leurs besoins de financement, les Etats membres de l’Union ont eu recours, entre autres, au marché financier régional, aux marchés internationaux des capitaux et à des concours financiers mobilisés auprès de bailleurs externes », renseigne la BCEAO.
6.734,5 milliards levés sur le marché régional de la dette publique
« De janvier à fin septembre 2024, les Etats membres de l’UEMOA ont levé 6.734,5 milliards sur le marché régional de la dette publique, contre 7.760,0 milliards à la même période en 2023, soit un repli de 1.025,5 milliards ou 13,2%. Cette diminution résulte de la contraction des émissions d’obligations du Trésor (-31,7%), partiellement compensée par l’augmentation des mobilisations sur le compartiment des bons (+15,1%). Les émissions nettes se situent à 1.894,2 milliards, contre 1.976,2 milliards un an plus tôt, en lien notamment avec le recul du déficit budgétaire », souligne la source.
D’après la BCEAO, à fin septembre 2024, les taux de couverture des montants sollicités par les souscriptions sont ressortis à 146,9% pour les bons et 92,6% pour les obligations, contre respectivement 154,7% et 124,6% à la même période de l’année 2023.
« Sur le segment des bons du Trésor, les Etats membres ont levé 3.522,4 milliards, correspondant à 52,3% du volume total des ressources mobilisées sur le marché régional de la dette publique, contre 3.059,5 milliards ou 39,4% des émissions totales, à la même période de l’année précédente. Les émissions de maturité 12 mois ont été les plus sollicitées, au cours des neuf premiers mois de l’année 2024, avec une valeur globale de 1.945,3 milliards, soit 55,2% des bons émis sur la période, suivi des émissions de maturité 3 mois (996,6 milliards ou 28,3%), 6 mois (512,5 milliards ou 14,5%) et 1 mois (68,0 milliards ou 1,9%) », note la BCEAO.
Et le document de préciser : « Au niveau du compartiment des obligations, les Trésors publics ont levé 3.212,1 milliards (47,7% des ressources levées sur le marché) à fin septembre 2024, contre 4.700,5 milliards l’année précédente. En particulier, le montant total des obligations émises sur le marché par adjudication s’est élevé à 2.132,1 milliards (66,4% du total des obligations) et à 1.080,0 milliards (33,6% du total des obligations) sur le compartiment de la syndication. Les émissions d’obligations ont concerné les maturités de 3 ans (1.197,8 milliards), 5 ans (1.082,1 milliards), 7 ans (699,1 milliards), 10 ans (221,3 milliards) et 15 ans (11,9 milliards) ».
« S’agissant des conditions de financement sur le marché de la dette publique, elles se sont globalement resserrées au cours de la période sous revue par rapport à la même échéance en 2023. En effet, le coût moyen des ressources levées par les Etats membres a augmenté pour la plupart des maturités, tant sur le compartiment des bons que pour les obligations. Les taux moyens pondérés pour les bons du Trésor ont ainsi progressé de 106 pdb pour les maturités de 3 mois, 88 pdb pour celles de 6 mois, et 118 pdb pour les maturités de 12 mois. Parallèlement, les taux de rendement des obligations se sont accrus de 117 pdb pour les maturités de 3 ans, 26 pdb pour les 7 ans et 28 pdb pour les 10 ans, tandis qu’ils ont enregistré un léger repli de 8 pdb pour les obligations à 5 ans », note la BCEAO.
Toujours d’après la BCEAO, ces évolutions pourraient s’expliquer, entre autres, par la prime de risque additionnelle demandée par les investisseurs, en raison des incertitudes concernant la situation sécuritaire et socio-politique dans certains États de l’Union, et l’exposition importante des banques aux risques souverains. Et dans l’ensemble, les taux de sortie sur les bons du Trésor sont passés, en moyenne, de 6,12% sur les neufs premiers mois de l’année 2023 à 7,20% sur la période équivalente en 2024. Et les rendements des obligations se sont établis à 7,24% à fin septembre 2024, marquant une hausse de 37 pdb en glissement annuel.