Par Idrissa NIASSY

Dans la région de Ziguinchor, même avec une réduction de presque de moitié de la mortalité maternelle qui est passée en l’espace de 10 ans de 621 décès pour 100 000 naissances vivantes à 309 décès pour 100 000 naissances vivantes, force est de constater et de remarquer que le taux de mortalité maternelle est toujours un peu plus élevé que la moyenne nationale qui est de 153 décès pour 100 000 naissances vivantes, selon les enquêtes Eds de 2023. Ces propos sont du Directeur régional de la santé de la région de Ziguinchor. Selon lui, «il y a des efforts extrêmement importants encore à faire au niveau de la région de Ziguinchor» pour, en tout cas d’ici à 2030, «qu’on puisse ne serait-ce qu’être au rendez-vous des Odd, mais surtout l’atteinte des objectifs fixés au niveau du plan stratégique Srmnia-N 2025-2029. Il s’exprimait en marge de la caravane de presse organisée par l’Association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd) du 22 au 25 avril 2025, à Ziguinchor, en collaboration avec la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme). 

Concernant la mortalité néonatale, infantile et infanto-juvénile, dans la région, malgré aujourd’hui qu’au niveau national, les indicateurs sont un peu stationnaires, au niveau de la région de Ziguinchor, entre 2019, et 2023, et maintenant, il y a eu une réduction de la mortalité au niveau de ces différentes tranches d’âge. Ce qui fait qu’actuellement, pour la mortalité néonatale, la région, par rapport toujours à l’enquête Eds de 2023, la région est à 9 décès pour 1 000 naissances vivantes. Ce qui est à saluer, parce que la région est largement en avance à la moyenne nationale qui est de 23 décès pour 1 000 naissances vivantes. La  mortalité infantile a connu également une baisse drastique, passant à 17 décès pour 1 000 naissances vivantes, contre une moyenne nationale qui est actuellement à 31. 

Par rapport à la mortalité infantile ou juvénile, c’est-à-dire la mortalité des enfants âgés de 0 à 5 ans, la région de Ziguinchor est à 20 décès pour 1 000 naissances vivantes, pendant qu’au niveau national, le nombre de décès est à aujourd’hui 40. «Donc, véritablement, il y a eu des efforts, concernant la réduction de la mortalité néonatale, infantile et infanto-juvénile, dans la région de Ziguinchor», a-t-il fait savoir. Comme l’indicateur traceur du niveau de développement socio-économique d’un pays et de la qualité des soins qui sont prodigués, ce dernier de faire part que «l’indicateur de mortalité infantile est extrêmement important à monitorer». Car, un pays qui est capable aujourd’hui de prendre en charge correctement ses enfants et de les maintenir en vie entre la naissance et l’âge d’un an, dit-il, «témoigne du niveau de développement socio-économique mais également de la qualité des soins».

Pour ce qui est la planification familiale au niveau de la région, le taux de prévalence contraceptive, contenu des résultats de l’enquête d’Eds de 2023, elle a affiché un taux de 23.3 %, contre 25 % la moyenne nationale. Malgré cet effort permettant de dépasser la moyenne nationale, la région a connu une baisse du taux de prévalence contraceptive entre 2017 et 2023. «en 2017, elle était à 31 %, faisant partie des régions qui avaient le taux le plus élevé», explique Dr Tine. «Beaucoup de points ont été perdus entre temps. Mais, le plus important, c’est aujourd’hui d’améliorer le taux de recrutement et de réduire le nombre de besoins non satisfaits en planification familiale», ajoute-il. Actuellement, le taux de besoins non satisfaits a été évalué à 20 % pour la région de Ziguinchor, contre 19 % pour la moyenne nationale.

Sur le plan des infrastructures, précise le Drs, Ziguinchor fait partie des régions qui sont les mieux dotées. Parce que, aujourd’hui dans la même commune de Ziguinchor, on retrouve deux établissements publics de santé de niveau 2. «C’est rare d’arriver dans une région et de trouver deux Eps dans la même commune. Avec l’opportunité de l’université de Ziguinchor, avec tous les spécialistes que nous avons en termes d’universitaires, avec un plateau technique qui, chaque année, se voit améliorer, et un centre de santé de référence dans la même commune. Il y a le centre militaire inter-armé aussi avec le Cemia, avec les militaires, qui aujourd’hui aussi renforce l’offre de soins au niveau de la commune de Ziguinchor», renseigne-t-il. Et d’ajouter : «en dehors de ces deux Eps, nous avons cinq districts avec cinq centres de référence et 127 postes de santé». 

Dans l’offre et la répartition des services dans la région, il n’y a pas de grande distance entre les différentes structures, ce qui permet un bon maillage, malgré la situation qui a prévalu au niveau de la région. «Aujourd’hui, dans un contexte particulier, nous vivons le retour de ces populations déplacées, qui va constituer aujourd’hui un autre défi », a-t-il également souligné.