Dr. Mabouba Diagne, ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage, a présidé ce mercredi 5 novembre 2025 l’Atelier de Présentation des Etudes Approfondies du Projet d’Appui à la Stratégie de Souveraineté alimentaire (PASS), organisé par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA). C’est un programme de 300 millions de dollars pour appuyer 220 000 ménages agricoles dans 10 régions du Sénégal.

Dr. Mabouba Diagne, ministre l’agriculture, de la souveraineté alimentaire, a souligné : « C’est avec un grand honneur et un immense plaisir que je prends la parole aujourd’hui à l’occasion de cette cérémonie de présentation de sept (07) études approfondies du Projet d’appui à la stratégie de Souveraineté alimentaire (PASS). Cet événement s’inscrit pleinement dans notre ambition commune de réduire la pauvreté rurale et de promouvoir une croissance économique durable et inclusive ».

Selon le ministre de l’agriculture, le PASS ne vient pas s’ajouter aux initiatives existantes. Il constitue l’un des leviers centraux de mise en œuvre de notre feuille de route nationale agricole.

1 700 hectares sous maîtrise totale de l’eau

« Il traduit concrètement nos choix stratégiques, notamment: la mise en place des Centres Agricoles Communautaire (CAC) comme plateformes d’innovation, de mécanisation, de formation et de services agricoles, le développement massif des aménagements hydroagricoles et la maîtrise de l’eau, la consolidation de la souveraineté semencière, indispensable à l’autonomie productive, la mécanisation pour soutenir la productivité, la valorisation et modernisation des marchés territoriaux et des pistes rurales, la transformation locale des productions agricoles, l’intégration agriculture-élevage, la montée en compétences des jeunes et des femmes, 1 700 hectares sous maîtrise totale de l’eau, des investissements massifs en irrigation, stations de pompage et équipements solaires, des mécanismes de subventions à coûts partagés pour encourager l’investissement privé et la diaspora, 36 marchés territoriaux modernisés et 300 km de pistes rurales réhabilitées, des dispositifs renforcés pour la production de semences prébase et base avec I’ISRA et la DISEM, et un système de gestion territoriale, de suivi numérique et de partenariat avec les collectivités locales », a souligné le ministre de l’Agriculture.

Le ministre estime que ce programme modernise nos territoires ruraux, redonne confiance aux acteurs, et offre des opportunités économiques réelles à notre jeunesse.

Dr. Mabouba Diagne conclut : « Le PASS incarne et accélère la vision du Gouvernement en produisant davantage, mieux, transformer localement, et commercialiser efficacement. Ce programme constitue donc une ambition renforcée et mobilise des moyens sans précédent. Grâce à l’effort collectif du Gouvernement et de nos partenaires, nous pouvons disposer aujourd’hui d’un financement consolidé d’environ 275 millions de d’euros, dont: 90 millions d’euros du FIDA 62 millions d’euros du Fonds OPЕР 97 millions d’euros du Fonds italien pour le climat Ce financement permet d’étendre le programme à 10 régions, avec l’intégration de Matam, afin d’atteindre: 220 000 ménages agricoles, soit 880 000 bénéficiaires directs, représentant près de 2,6 millions de bénéficiaires directs et indirects. Avec le financement attendu de la BEI, nous dépasserons les 300 millions USD, et intégrerons les régions de Saint-Louis et Ziguinchor. Il s’agit d’un signal fort : le Sénégal démontre sa capacité à mobiliser des ressources d’envergure pour sa souveraineté alimentaire. Ce financement permettra de réaliser des actions concrètes dans le cadre du PASS : 12 CAC modernes, un par région, pour 1 200 jeunes agri preneurs formés, accompagnés et installés ».

Quant à M. Matteo Marchisio, représentant de FIDA, il affirme : « Je commence à présenter le PASS, le programme d’appui à la souveraineté alimentaire, c’est un grand programme financé par le FIDA, le programme international de développement agricole, le fonds OPEP et le fonds italien pour le climat, consortium entre trois  structures qui se sont mis ensemble pour appuyer, pour soutenir la stratégie de développement de la sécurité alimentaire et c’est un programme de 300 millions de dollars qui couvre 10 régions du Sénégal et qui va soutenir l’amélioration de la production qu’elle soit durable et résiliente, la maîtrise de l’eau, le programme coopérative agricole communautaire, pas seulement la partie génie civile ».

M. Matteo Marchisio souligne : « C’est un programme transversal qui soutient la partie production mais aussi tout ce qui est post-production, donc la transformation, c’est un programme qui a une dimension transversale intégrée. C’est un programme de 6 ans. Aujourd’hui, c’est la présentation des études, il y aura le lancement officiel, le mois prochain, le mois de décembre, qui est piloté par le ministère de l’agriculture et qui implique plusieurs acteurs en matière de partenariats ».

Il poursuit : « C’est un programme qui cherche à impliquer tous les acteurs impliqués dans la sécurité alimentaire. La bataille de la souveraineté alimentaire ne se gagne pas uniquement dans les champs mais elle gagne dans toute la chaîne de valeur, dans les rues où on transporte des produits agricoles aux champs, au marché. C’est des études complémentaires, elles donnent des éléments pour accélérer la mise en œuvre du programme, il y a des études sur la coordination au niveau local parce que c’est un programme national où la mise en œuvre au niveau local, les mécanismes au niveau local. Le programme estime de plus de 200 000 ménages ruraux, ça signifie, environ 800, 900 000 bénéficiaires directs mais aussi presque 3 millions 600 bénéficiaires directs et indirect ».

A propos du Projet d’appui à la souveraineté alimentaire du Sénégal (PASS)

« Le Projet d’Appui à la Souveraineté Alimentaire du Sénégal (PASS) est une initiative phare soutenue par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) visant à renforcer la résilience des systèmes alimentaires du Sénégal. Il bénéficie d’un financement de 90 millions d’USD du FIDA, de 67,5 millions du Fonds de l’OPEP, et de 90 millions d’EUR du Fonds Italien pour le Climat. Le projet recevra également du cofinancement du Gouvernement du Sénégal ainsi que par les bénéficiaires et le secteur privé. L’objectif du projet est de contribuer à l’amélioration de la souveraineté alimentaire du pays et de sa résilience aux chocs, notamment en améliorant la production, la productivité, la durabilité et la résilience climatique de certaines chaînes de valeur. Il visera aussi à améliorer les revenus des producteurs agricoles vulnérables, en particulier les femmes et les jeunes », précise-t-on dans le document de presse. 

Toujours d’après le communiqué de presse, le projet contribuera spécifiquement à la stratégie de souveraineté alimentaire du Gouvernement à travers ses trois composantes que sont :  Composante 1 : Sécurisation et diversification de la base de production et amélioration de la productivité, durabilité, résilience climatique et nutrition ; Composante 2 : Valorisation des produits et développement des marchés territoriaux ; Composante 3 : Gestion et coordination du projet et gestion des connaissances.

Et le document de poursuivre : « Pour préparer la mise en œuvre du projet PASS, le FIDA, à travers son Programme Pays et le Programme FARM P3, a mené plusieurs études détaillant les aspects clés de l’exécution du projet. L’atelier d’accélération des 5 et 6 novembre vise à présenter les résultats de ces travaux aux responsables de mise en œuvre et aux parties prenantes, afin d’assurer une bonne compréhension des enjeux et de faciliter un démarrage efficace du projet ».

Le document souligne que, lancé par la France sous la Présidence du Conseil de l’Union européenne, FARM P3 vise à renforcer la production alimentaire locale, promouvoir des produits sûrs et nutritifs, et construire des marchés résilients tout en réduisant les pertes et le gaspillage de production. Et durant sa phase pilote (2023–2026), FARM P3 soutient des opportunités concrètes dans quatre pays : Rwanda, Sénégal, Sierra Leone et Zimbabwe, dans le cadre de projets agricoles et de développement rural existants ou prévus.

« Au Sénégal, le Programme de Stratégie de Souveraineté Alimentaire (SFPS/PASS) et la chaîne de valeur des céréales sèches traditionnelles ont été sélectionnés pour bénéficier du soutien de FARM P3. FARM P3 y met l’accent sur le renforcement de la souveraineté alimentaire via un appui ciblé au démarrage du projet PASS. FARM P3 a mené cinq études approfondies sur les marchés, les organisations de la société civile rurale, la finance, la nutrition et les zones agroécologiques », poursuit la source.

900 000 ménages ont bénéficié des programmes et projets du FIDA

« Le FIDA travaille au Sénégal depuis 1979 et a soutenu 22 programmes et projets d’une valeur d’environ 1,4 milliard d’USD, dont environ 530 millions d’USD ont été directement financés par le FIDA. Près de 900 000 ménages ont bénéficié de ces programmes et projets. Le portefeuille actuel du pays comprend cinq projets en cours, deux projets cofinancés par le Fonds vert pour le climat (FVC) et un programme de dons », précise-t-on dans le communiqué de presse.