Plus de 55 organisations de producteurs et productrices de lait local de six pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, membres de la campagne « Mon lait est local », ont marché virtuellement pour demander aux Chefs d’États de la Cedeao, d’agir lors du Sommet Ordinaire de la Cedeao  pour sauver la filière « lait local ».

D’après le communiqué parvenu à notre rédaction,  la coalition demande à l’organisation régionale la mobilisation du financement pour l’offensif lait régional, notamment son Programme Prioritaire d’Investissements pour la promotion des chaînes de valeur du lait local.

48 millions de personnes en Afrique de l’Ouest vivent de l’agropastoral

« La crise de la Covid-19 a entraîné une paupérisation du secteur agropastoral qui fait vivre 48 millions de personnes en Afrique de l’Ouest. Non seulement on n’arrive pas à vendre [notre lait] comme on veut, mais on a subi d’énormes pertes. Si cette activité est arrêtée, il va de soi qu’il n’y aura plus de nourriture, ni de soins pour notre famille », déplore Alima Tall, productrice laitière au Burkina Faso d’après le document.

Le document de rajouter : « Déjà injustement concurrencé par des importations de poudre de lait européen bénéficiant de subventions et de tarifs douaniers avantageux, le lait ouest-africain a subi les conséquences de la pandémie de Covid-19. Celle-ci a montré partout dans le monde, et notamment en Afrique, l’importance des productions locales ».

Selon la source,  le commerce international et les importations sont fortement perturbés,  les transports des biens et des personnes sont ralentis, voire suspendus, que les économies nationales sont durement touchées, produire localement apparaît comme une solution évidente à court et long termes.

D’après le document, le 23 Janvier 2021 se tiendra une importante rencontre des Chefs d’Etats d’Afrique de l’Ouest, consacrée, notamment, à la pandémie de COVID-19. Et lors de cette réunion, les responsables politiques vont prendre d’importants engagements et ce serait l’occasion pour qu’ils valident la stratégie régionale et le programme prioritaire d’investissements qui proposent des mesures concrètes pour développer la filière « lait local ».

Et la source de rajouter : « La crise dans laquelle se trouve cette filière nous interpelle tous ; les acteurs de la campagne « Mon lait est local » ont donc saisi l’opportunité du Sommet Ordinaire des Chefs d’États de la CEDEAO pour demander à leurs dirigeants de financer la mise en œuvre de la stratégie et du Programme Prioritaire d’investissements de « l’offensive régionale lait ».

D’après la source, le 3 décembre dernier, la coalition a lancé simultanément sur une plateforme de réunion en ligne ainsi que via un Facebook live une « marche virtuelle », rassemblant des personnes et organisations, actrices du secteur mais aussi sympathisants, associations de consommateurs, influenceurs, médias, issus du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal et du Tchad. Cette mobilisation s’est poursuivie jusqu’à aujourd’hui sur les réseaux sociaux, avec plus de 1000 personnes atteintes, dans le but de sensibiliser mais surtout de signer une pétition et faire pression sur les États.

Signature d’une  pétition par 36 000 personnes pour soutenir le lait local

 « Pour nous soutenir, chacun peut signer notre pétition lancée en 2018, qui vise à rassembler 55 000 signatures », a déclaré Hindatou Amadou, Coordinatrice de la Campagne Régionale « Mon lait est local ». « Déjà plus de 36 000 personnes l’ont signé, ce qui montre l’engouement de la population pour le consommer local ! Nous attendons des dirigeants de la Cedeao  des mesures rapides et efficaces, notamment le financement et la mise en œuvre du Programme Prioritaire d’Investissements pour la promotion des chaînes de valeur du lait local. Des millions de personnes sont concernées ».