M. Ababacar DIOP Président de JONCTION, en marge de l’atelier sur l’avant-projet de loi sur la protection des données personnelles du Sénégal : Quelles recommandations ?, tenu le 27 et 28 février à Saly, estime que notre pays fait des efforts pour essayer d’encadrer les données personnelles. Rappelons que Jonction est une organisation qui travaille sur des questions de Droit numérique notamment la liberté d’expression, la cybercriminalité, la cybersécurité, la protection des données personnelles et la vie privée.

D’après M. Diop, ils ont décidé d’organiser cet atelier pour réfléchir sur les questions de la protection des données personnelles au Sénégal et à faire l’état des lieux. Et le prétexte, c’est un avant-projet de loi qui est en cours dans le circuit et ils ont porté une réflexion sur l’avant-projet  et soumettre leurs propositions et suggestions.

« Et avec des partenaires, nous avons décidé d’organiser  cet atelier sur la protection des données personnelles au Sénégal avec un ensemble de thématiques sur la genèse et les grandes orientations de l’avant-projet  et ensuite étudier par thématique sur les questions de sécurité des données de l’autorité de protection des données personnelles.

Le constat, c’est qu’en 2008, une loi a été adoptée par le Sénégal sur la protection des données personnelles et on s’est rendu compte qu’à l’heure actuelle avec l’évolution  des technologies  de l’information et  de la communication, que cette loi n’est pas adaptée à la situation évolutive des technologies de l’information et de la communication et c’est ce qui a nécessité la réflexion sur la proposition d’un avant-projet de loi visant à abroger  la loi de 2008. Donc, c’est un peu l’état des lieux de la protection des données au Sénégal. On ne peut pas dire que le Sénégal est totalement prêt mais le Sénégal fait des efforts pour essayer d’encadrer les données personnelles et essayer de les protéger au mieux », a laissé entendre M. Ababacar DIOP Président de JONCTION.

Selon lui, on ne peut pas dire que le Sénégal est totalement  prêt pour la protection des données personnelles parce que  les technologies, ça évolue vite, donc, il faut essayer de suivre l’évolution et faire des efforts  pour essayer de protéger les données personnelles des citoyens sénégalais, que ça soit les permis de conduire, que ça soit l’état civil, que ça soit les cartes à grise, les pièces d’identité, les passeports .

Et M. Diop de poursuivre : « Je pense qu’il faut faire des efforts pour essayer de protéger les données des citoyens et je pense que l’Etat est dans la bonne voie avec la commission de protection  des données personnelles, qui essaie vraiment  de faire un bon travail  même si les moyens  de la commission de protection  des données personnelles sont  vraiment limitées et nous appelons  à l’Etat de de mieux doter des moyens  surtout financier et humain à la commission de protection des données personnelles pour mieux veiller à l’application de la loi sur  les données personnelles au Sénégal ».

Mise en place d’une loi protégeant les données personnelles des Sénégalais détenues par des sociétés étrangères

« On s’efforce de mettre en place une loi qui protège toutes ces données détenues par des  sociétés étrangères, des sociétés qui évoluent au plan national aussi des sociétés détenues par les sénégalais.

Je pense que cela ne peut pas être facile parce que nous sommes dans un domaine transfrontalier qui ne connait pas  les frontières, donc, c’est le domaine virtuel. !j pense que la commission de protection des données personnelles fait des efforts dans ce sens et essaie vraiment de contrôler  cela, c’est pour cela qu’on fait le plaidoyer pour que l’Etat dote des moyens à la commission pour mieux protéger les données des  sénégalais détenues par des sociétés étrangères. Vous avez une multitude de sociétés qui évoluent au Sénégal  et qui détiennent vraiment  des données des sénégalais, donc, il faut sécuriser cela mais le plus grand problème, ce n’est pas tellement à ce niveau mais c’est plutôt les géants de l’internet, pompent à distance  les données des sénégalais et sans que l’Etat puisse intervenir sur ça. Il faut porter la réflexion sur tout cela, voire comment affronter les géants de l’internet  comme Facebook, comme Google. Il faut essayer de voir comment faire pour contrôler les données qu’elles détiennent, soient contrôlées par l’Etat du Sénégal », dira M. Diop.

D’après le président de Jonction, ils ont  plusieurs partenaires, les partenaires en Afrique et un peu partout dans  en Afrique,  et  des partenaires comme CIPESA qui soutient financièrement la tenue de l’atelier,  basé en Ouganda et Paradis initiative qui  est au Nigéria. Il y a aussi des partenaires basés à Londres comme global partenaire.