D’après le rapport de l’organisation de coopération et de développement économiques(Ocde) sur les  « Flux Financiers illicites », les revenus d’origine criminelle représenteraient 3.6 % du Pib  mondial.

 « Les revenus d’origine criminelle dans la région ouest-africaine représenteraient 3.6 % du produit intérieur brut (Pib) mondial ; les revenus de la criminalité organisée transnationale résultant du trafic de drogue, de contrefaçons et de personnes, ainsi que du détournement de pétrole, de la criminalité environnementale, du trafic d’armes et d’autres trafics, représentent environ 1.5 % du Pib », précise-t-on dans le rapport.

D’après la source,  la moitié de ce montant environ est liée au trafic de drogues (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime [Onudc], 2011). Et cette proportion pourrait être plus élevée dans les économies informelles d’Afrique de l’Ouest.

« Calculer la valeur de flux au niveau continental ou sous-région est un défi. Cela consiste à décortiquer les flux, estimer le point de provenance des bénéfices sur l’ensemble de la chaîne, comprendre comment ils pénètrent dans l’économie formelle au moyen de différentes techniques de blanchiment d’argent, et estimer dans quelle mesure et en quelle quantité ils échappent à la juridiction nationale », précise la source.

Trafic de drogues

D’après le rapport, trois flux majeurs de drogues illicites transitent par l’Afrique de l’Ouest : la cocaïne, le cannabis et les méthamphétamines. Le trafic de cocaïne serait le plus lucratif.

Nature et échelle du flux

« Depuis 2007 environ, l’Afrique de l’Ouest s’est fait connaître comme une zone de transit pour la cocaïne en provenance d’Amérique latine, destinée aux marchés européens. La cocaïne est communément considérée comme le « fer de lance » du trafic de drogues, parce qu’elle génère des profits plus importants que n’importe quel autre marché illicite non seulement dans la région, mais aussi à l’échelle mondiale. La valeur importante de ce flux et le manque de marché indigène font que le trafic de drogue a un impact plus important sur l’économie illicite et la stabilité de la région que tous les autres flux de drogues », note le rapport.

D’après le rapport, une analyse de la chaîne de valeur mondiale du trafic de cocaïne a démontré qu’une part infime des profits de la cocaïne est réalisée en Afrique. Et le flux de cocaïne s’élevait en 2009 à 34.8 milliards Usd  (dollars américains) en Amérique du Nord et 27.5 milliards Usd  en Europe ; la valeur du trafic de cocaïne en Afrique s’élevait à seulement 1.6 milliard Usd, dont seulement 600 millions Usd restaient sur le continent, le reste (62 %) était blanchi à l’étranger (Onudc). Bien que ces montants concernent l’ensemble du continent africain et pas uniquement l’Afrique de l’Ouest, peu d’éléments permettent d’identifier un trafic de cocaïne dans d’autres régions, hormis un petit trafic en Afrique du Sud.

« Il est donc largement admis que l’essentiel de ce flux atterrit en Afrique de l’Ouest. Par conséquent, la plupart des profits de ce trafic sont sans doute acquis dans cette région. L’étude de cas sur les stupéfiants illicites transitant par l’Afrique de l’Ouest (Ocde, à paraître) estime que les acteurs ouest-africains ne gagnent que 40 millions Usd  par an grâce au trafic de drogues », explique le rapport.