(Agence Ecofin) – Au cours du mois de juillet 2019, les marchés financiers africains n’ont pas généré des rendements intéressants aux investisseurs de la région, malgré la vague de volatilité qui parcourt l’ensemble des places financières internationales. La meilleure performance de la période a été celle de Sustainable Alpha Fund, un fonds boursier géré par la firme mauricienne Sustainable Capital, qui est proche de l’assureur Sanlam.

Cette première place occulte le fait que les investisseurs de ce fonds qui compte 234,4 millions $ d’actifs sous gestion, ont obtenu un rendement négatif de -0,2% sur la période. Il est suivi par Invesec Africa Fund, qui affiche un rendement négatif de 1,12% sur la même période. Ces fonds investissement principalement sur les actions des sociétés cotées dans différents marchés financiers en Afrique, avec un intérêt particulier pour les sociétés minières et financières.

Or selon la firme d’analyse et de conseil RisCura, la valorisation de ces dernières a reculé sur la période, notamment -5,24% pour le secteur des ressources, et jusqu’à moins 6% pour le secteur des sociétés financières. Dans le top 30 des capitalisations bancaires africaines, seulement 6 d’entre elles ont connu une valeur boursière en hausse depuis le début de l’année 2019.

On aurait pourtant pu s’attendre à un regain d’intérêts des investisseurs internationaux pour les actifs boursiers africains. Les marchés matures d’Europe, d’Amérique et d’Asie sont aujourd’hui impactés par les incertitudes autour des tensions commerciales internationales, dominé par les Etats-Unis et la Chine. A l’observation, il en ressort que parce que la Chine est impactée, de nombreux fonds désertent les marchés émergents.

Le choix semble être porté sur les obligations à long terme des pays comme le Japon, l’Allemagne ou encore, comme cela a été le cas récemment, les Etats-Unis d’Amérique. Des chiffres produits par le gestionnaire de fonds obligataire, PIMCO basé aux USA, estiment à 14 000 milliards $, la part de la dette mondiale qui procure à leurs investisseurs des rendements négatifs.

On pourrait se demander pourquoi l’Afrique qui abrite plusieurs pays ayant des perspectives fortes de croissance, peine à attirer ces capitaux en quête de rentabilité sur ses marchés. La réponse se trouverait dans la structure des investissements en Afrique. Le gros des investisseurs boursiers institutionnels de la région est basé en Afrique du Sud, la principale place financière d’Afrique. Or ce pays connaît un désinvestissement notable de la part des non-résidents.

Les gestionnaires de fonds se montrent prudents, face à une Afrique du Sud qui connaît des défis économiques. La viabilité budgétaire du pays est remise en cause, car le gouvernement qui peine à présenter un plan clair de gestion de la crise que créent les sociétés d’Etat, notamment celle en charge de distribuer l’énergie (ESKOM). Dans le même temps, le taux de chômage a atteint les 29% avec comme conséquence, un repli anticipé de la croissance notamment de la consommation.

Mais il faut dire que les 12 derniers mois ont été les pires pour les fonds africains ciblant les actifs présents sur les bourses de la région. Les rendements vont de +0,56% pour la meilleure performance de la période (Old Mutual African Frontiers Fund) à – 22,7% pour la pire des performances (Allan Gray African ex South AfricanFund).