Plongée dans de sérieuses difficultés, la compagnie publique d’électricité sud-africaine est en négociations avec la New Development Bank (NDB), la banque des BRICS, pour des lignes de crédits estimées à quelques 780 millions de dollars en 2019. L’objectif est de redresser financièrement l’entreprise afin de lui permettre de maintenir sa capacité de production énergétique.
Une bouffée d’oxygène pour l’entreprise publique sud-africaine d’électricité Eskom ! Alors que la compagnie fait face à de sérieuses difficultés financières mais aussi de fourniture d’énergie, la New Development Bank (NDB), la banque des pays membres des BRICS, vient à son chevet avec des prêts pouvant aller jusqu’à 780 millions de dollars cette année, selon une information rapportée par l’agence Bloomberg.

Selon cette même source, la NDB est actuellement en négociations avec les autorités sud-africaines afin de conclure l’opération qui devrait permettre d’alléger une partie de la pression exercée sur le réseau électrique du pays comme l’a confirmée K.V. Kamath, le président de la banque des BRICS.

«L’électricité est désormais un élément essentiel de l’infrastructure de l’Afrique du Sud et pour le moment, il est impératif que nous collaborions avec le gouvernement pour remédier à ce problème», a déclaré à Bloomberg, K.V. Kamath.

Selon les premiers détails de l’opération, l’institution financière va accorder un prêt de 180 millions de dollars à Eskom pour la construction de lignes de transport avec deux projets envisagées dès 2019. Par la suite, une ligne de crédit des 480 millions de dollars sera destinée à moderniser le matériel de désulfuration des gaz de combustion afin de rendre la centrale de Medupi, d’une capacité de 4.500 MW, conforme aux nouvelles normes environnementales. Enfin, un autre prêt de 300 millions de dollars seront consacrés à la réalisation d’une nouvelle installation destinée à améliorer la capacité de stockage du pays.

Plan de sauvetage
Avec cet apport, Eskom va pouvoir respirer un peu et mettre en œuvre une des pistes de sortie de crise envisagée par le gouvernement. Afin de redresser la société, un plan de sauvetage de 4,8 milliards de dollars étalé sur trois ans est en examen et devrait se traduire par une scission de l’organisation en trois entités afin d’aider l’entreprise à maîtriser ses coûts. Il s’agit notamment d’une société de production, une autre de transport et enfin une qui se chargera de la distribution de l’électricité dans le pays.

Bien que la mise en œuvre du plan de sauvetage d’Eskom va prendre du temps, il bénéficie du soutien de la NDB qui lui consacre ainsi l’essentiel des 900 millions de dollars alloués par la banque des pays émergents en faveur de l’Afrique du Sud pour 2019. Ce qui portera à près de 2,4 milliards de dollars, le montant total des prêts accordés à la nation arc en ciel par la NDB qui a été créé en 2015 pour financer des projets d’infrastructures durables dans ses pays membres.

Pour le gouvernement sud-africain, le soutien financier arrive au bon moment alors que l’entreprise publique Eskom fait face à d’énormes difficultés de production et de distribution d’électricité, avec ses capacités mises à rude épreuve par une demande qu’elle ne peut plus satisfaire et qui l’a poussé à des délestages en série depuis presque une semaine. Un coup dur pour l’économie sud-africaine, la première économie industrialisée du continent.
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