Les industries fortement réglementées tentent très souvent d’équilibrer le respect des exigences réglementaires tout en répondant aux demandes croissantes des consommateurs pour des produits moins nocifs.

C’est ainsi que, par exemple, l’industrie agroalimentaire introduit des variantes à teneur réduite en sucre dans leur portefeuille de produits, l’industrie des boissons alcoolisées innove également pour répondre aux exigences des régulateurs et des consommateurs.

L’industrie du tabac, sous la pression des effets nocifs de ses produits sur la santé, travaille depuis quelques années à développer des alternatives aux cigarettes qui seraient moins nocives. Selon le fabricant de produits de tabac Philip Morris International, depuis 2014 des millions de fumeurs dans le monde sont passés des cigarettes à IQOS, son système de tabac chauffé – un produit qui selon la société est une meilleure alternative à la cigarette combustible et dont la réduction de la nocivité est scientifiquement prouvée.

Dans une décision historique annoncée le 7 juillet, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a autorisé la commercialisation d’IQOS aux États-Unis, en tant que produit du tabac à risque modifié (MRTP). La FDA a constaté que « le système IQOS chauffe le tabac mais ne le brûle pas, ce qui permet de réduire considérablement la production de substances chimiques nocives et potentiellement nocives. Des études scientifiques ont montré que le passage total des cigarettes conventionnelles au système IQOS réduit de façon significative l’exposition du corps à des substances chimiques nocives ». Cette autorisation marque un tournant décisif dans le débat sans fin sur les alternatives au tabac à risque réduit.

C’est la première fois que la FDA accorde une autorisation de commercialisation pour une alternative électronique innovante aux cigarettes combustibles. La décision arrive après un examen approfondi du dossier scientifique fourni par PMI, mais aussi la prise en compte de nombreuses études indépendantes. Elle confirme qu’IQOS est nettement différent des cigarettes et que cette information doit être communiquée aux consommateurs afin de leur permettre de faire des choix éclairés.

Cela crée également un précédent majeur en termes de règlementation pour l’industrie du tabac, qui s’appuie maintenant sur des preuves scientifiques.

Cette décision devrait également approfondir le débat autour de cette catégorie de produits – qui sont souvent diabolisés sans analyse objective soutenue par la science.

L’IQOS est un produit fondamentalement différent des cigarettes combustibles et doit être réglementé différemment, comme l’a reconnu la FDA.  Il est donc essentiel que la politique et la réglementation de l’industrie en tiennent compte.

Il est devenu urgent d’engager une conversation basée sur une approche coopérative entre l’industrie, les gouvernements et les autorités de régulation et de santé publique pour parvenir à une règlementation équilibrée. Celle ci devra se fonder sur les possibles bienfaits de la science appliquée au tabac sans combustion pour ainsi marquer la différentiation avec les cigarettes combustibles.

Pour les organisations antitabac, y compris pour l’OMS, cesser de fumer est le seul moyen de lutter contre le tabagisme et l’approche la plus sûre est de n’utiliser ni les produits du tabac conventionnel ni les nouveaux produits du tabac. Cette approche dogmatique laisse peu de place au débat. Que faire alors de tous les fumeurs qui continueront de fumer ?

Bien entendu, le meilleur choix pour la santé est de ne jamais commencer à fumer ou d’arrêter complètement. Pour ceux qui n’arrêtent pas de fumer, la meilleure chose à faire est de passer à un produit sans combustion dont la réduction de la nocivité est scientifiquement prouvée.

Les fabricants de tabac ont vigoureusement poussé à la reconnaissance des alternatives moins nocives et à la création d’un environnement propice à leur développement et à leur commercialisation sur le marché et ont investi considérablement dans ce domaine.

Une lueur d’espoir est née avec la décision de la FDA, montrant ainsi la voie aux autres organes de régulation à travers le monde. La FDA crée en effet un précédent en empruntant l’approche de la vérification scientifique pour soutenir sa politique de règlementation.