La banque mondiale, dans le rapport « Africa’s pulse » du mois d’avril 2019 produit par le Bureau de l’économiste en chef pour la région Afrique, estime que 299 millions de personnes vivent dans les pays d’Afrique sub-saharienne en situation de fragilité en 2017. Et cette fragilité pèse sur la croissance économique de la région.

« L’élimination de l’extrême pauvreté et le partage la prospérité passe impérativement par la capacité de l’Afrique subsaharienne à relever les défis posés par la fragilité. Plus de la moitié des pays fragiles de la planète se trouvent dans la région. En 2017, 299 millions de personnes vivaient dans des pays d’Afrique sub-saharienne en situation de fragilité (environ 28 % de la population totale de la région) et l’activité économique dans ces pays s’élevait à 289 milliards USD (près de 17 % du produit intérieur brut de la région). Cette fragilité pèse sur la croissance économique de la région. C’est ainsi que les États fragiles ont freiné la croissance de la région de 0,52 point de pourcentage par an au cours de la période 2015-2018. Sur une période de 5 ans, les facteurs de fragilité pourraient donc entraîner une baisse de la croissance économique de 2,6 points de pourcentage », précise-t-on dans le rapport.

D’après le rapport, la fragilité est un problème multidimensionnel et complexe. Et les pays où les territoires au contexte fragile ont des politiques et des institutions faibles et insuffisamment fonctionnelles que pour assurer la paix et la stabilité et fournir des services de base tels que la sécurité, la santé et l’éducation.
Le rapport souligne que dans des contextes fragiles, les changements climatiques alimentent les conflits entre les communautés, voire de véritables guerres entre régions d’un même pays ou entre différents pays. Et les conflits ne se limitent plus aux communautés, aux ethnies ou aux frontières nationales et sont donc susceptibles de toucher un plus grand nombre de personnes.
Toujours d’après la source, les frontières africaines sont généralement poreuses et presque impossibles à contrôler en raison de la faiblesse des institutions étatiques, ainsi que de la faiblesse des armées et des forces de police insuffisamment financées.
« S’attaquer aux facteurs de fragilité est donc essentiel à la reprise économique de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. L’expérience montre que pour échapper à la fragilité, il faut des institutions plus fortes, de meilleurs environnements politiques et une prestation de services plus efficace. Des efforts en ce sens ont permis d’accélérer la croissance et de rendre le climat plus attrayant pour les investisseurs privés (Éthiopie et Rwanda). Cependant, à mesure que les facteurs et la nature de la fragilité évoluent, l’approche pour la surmonter devient plus complexe. Il va falloir davantage de solutions collectives, ainsi que des institutions et/ou des dispositifs régionaux et sous régionaux pour relever les défis du retour de la paix et de la sécurité, et pour gérer les retombées économiques qui dépassent les frontières nationales », mentionne-t-on dans le rapport.