100 % d’énergies renouvelables, c’est l’objectif du Cap-Vert d’ici à 2025. Si cet objectif va dans le sens d’un geste positif pour l’environnement, c’est aussi et avant tout pour réduire la facture énergétique de l’état insulaire. Avec son programme « Énergie durable pour tous », le Cap-Vert mise notamment sur le vent et le soleil. À environ 600 km à l’ouest du Sénégal, les dix îles de la République du Cap-Vert parient sur l’avenir et sur les énergies renouvelables afin de faire des économies. Entre 2015 et 2020, on estime que les îles capverdiennes vont quasiment doubler leur consommation annuelle en électricité, passant de 360 GWh à 670 GWh.

Actuellement, avec une consommation d’électricité de 727 kWh par personne et par an, le Cap-Vert affiche une moyenne nettement supérieure à celle des pays de l’Afrique subsaharienne de 488 kWh par personne et par an. Une raison supplémentaire de se projeter vers un avenir plus vert.

Et si la quasi-totalité de la population a accès à l’électricité, 30 % dépendent néanmoins d’un recours au charbon et au bois afin de limiter leurs dépenses.

De nombreux points forts
Le pari, osé, semble pourtant réalisable aux différents observateurs. Car les ressources ne manquent pas sur les îles. D’après Erik Nordman, enseignant chercheur à l’université de Grand Valley State, « le pays possède des ressources éoliennes à l’image de celles du Maroc, le potentiel solaire du Sahel, des ressources géothermiques telles que celles du Kenya et une énergie marine comparable à celle de nombreux pays côtiers. Les alizés du nord-est du Cap-Vert sont considérés comme excellents pour la production d’énergie éolienne ».

Sachant qu’un parc éolien nécessite en moyenne des vitesses de vent d’au moins 6,4 m/s à 50 m du sol, le Cap-Vert dispose d’un atout de taille avec des vents pouvant dépasser les 9,0 m/s. Et si on est encore loin de l’objectif des 100 %, trois îles, dont les deux plus peuplées, produisent déjà environ 25 % de leur électricité à partir d’énergies éoliennes.

Des projets en cours
Des projets sont en cours, visant à tester la possibilité de combiner le stockage de l’énergie avec le dessalement. Ainsi, l’eau douce pompée pourrait être stockée et utilisée au besoin afin de produire de l’énergie hydraulique.

Des études sont également menées sur les eaux autour du sud de l’île de Santiago afin d’avoir recours à l’énergie thermique des mers (ou énergie maréthermique). Le concept ? Exploiter l’énergie issue de la différence de température entre les eaux superficielles et les eaux profondes des océans ; celle qui est emmagasinée sous la forme de chaleur dans les eaux de surface.

Enfin, le Cap-Vert peut aussi miser sur l’énergie géothermique. Grâce à ses îles volcaniques, la république peut en effet espérer profiter davantage du potentiel de son sous-sol à l’avenir.