Le forum Civil, dans les termes de références (Tdr) de l’atelier de sensibilisation des journalistes sur les standarts Fiti (Fisheries Transparency Initiative) qu’il entend organiser le mercredi 11 novembre 2020, liste les maux qui gangrènent le secteur de la pêche au Sénégal.

D’après le Forum civil, la pêche maritime sénégalaise est un secteur très stratégique pour l’économie du Sénégal au regard de sa contribution à l’emploi (600,000 emplois officiellement dont beaucoup de femmes), à la sécurité alimentaire et nutritionnelle nationale (70% des apports en protéines d’origine animale). Et au plan de l’économie, la pêche sénégalaise contribue à la création de richesses (241 milliards en 2014) et à l’équilibre de la balance commerciale nationale (1e secteur en termes de valeur des exportations depuis 2014).

« Malgré son importance, le secteur des pêches au Sénégal est confronté à diverses contraintes dont notamment  la baisse des rendements de la pêche,  les pertes économiques pour l’Etat, les professionnels et les entreprises de pêche,  les pertes biologiques découlant du gaspillage de ressources halieutiques, des mauvaises pratiques de pêche et de la pêche INN  les conflits sociaux récurrents entre l’Etat et les acteurs de la pêche et entre les acteurs eux-mêmes », précise-t-on dans le document susmentionné.

D’après le forum civil, bien qu’il existe de nombreux aspects pour parvenir à une pêche durable, la disponibilité publique d’informations crédibles, complètes et accessible est essentielle.

« La Fisheries Transparency Initiative (Fiti) a été créée à cet effet. Son objectif est d’améliorer la responsabilité et la durabilité des pêches, par la transparence et la participation à travers la production d’informations fiables, publiquement accessibles et généralement acceptées sous la forme de rapports nationaux, à l’issue d’un processus consultatif. Il s’agit d’une initiative volontaire, avec des conditions obligatoires en vue de renforcer la collaboration pour le partage des connaissances, des idées et des leçons apprises en matière de transparence et de participation dans la gestion durable des pêcheries », mentionne-t-on dans le document.

D’après le Forum civil, au Sénégal, le processus d’adhésion à la Fiti a été enclenché suite à l’engagement public de  M. Macky SALL, le 03 février 2016 à Nouakchott, lors de la première Conférence internationale de la Fiti. Depuis lors, le Sénégal n’a franchi que deux  étapes parmi les six (6) étapes d’adhésion obligatoires définies par la Fiti. Et malgré l’intérêt croissant des Professionnels de la pêche et la société civile pour la Fiti, il a été noté une position ambiguë du gouvernement du Sénégal depuis 2016.

Toujours d’après le Forum Civil, récemment, avec la problématique de la délivrance de nouvelles licences de pêche industrielle à des navires étrangers dans un contexte de rareté des ressources halieutiques principalement exploitées au Sénégal, les journalistes se sont souvent retrouvés sans y être préparés, au cœur d’un conflit, par presse interposée, entre l’administration des pêches et les acteurs.

Et c’est dans ce cadre le Forum civile organise cet atelier  en collaboration  le Partenariat régional pour la conservation de la zone côtière et marine, en Afrique de l’ouest (Prcm)  avec les journalistes afin d’améliorer leur compréhension des enjeux et problématiques actuels de la gouvernance des pêches au Sénégal, notamment ceux liés à la transparence et à la participation des toutes les Parties prenantes à la gestion des pêches, y compris les journalistes.