L’Etat sénégalais et la Banque mondiale ont procédé en fin de semaine dernière à la signature de plusieurs accords de financement portant sur un montant global de 118,4 milliards de francs CFA. Les fonds serviront à financer des projets dans les secteurs de l’eau, l’éducation et l’assainissement, mais aussi dans la Langue de Barbarie à Saint-Louis.
Le Sénégal va bénéficier d’un appui financier de 118, 465 milliards de francs CFA auprès de la Banque mondiale. Des accords de financement en ce sens, ont été signés en fin de semaine dernière entre les deux partenaires. Ils portent sur trois projets dans plusieurs secteurs.

Faciliter l’accès à l’eau à 1,5 million de personnes
Le premier accord signé par l’Etat sénégalais et l’institution de Bretton Woods concerne le Projet de l’eau-assainissement en milieu rural (PEAMIR). Bénéficiant d’une enveloppe de 70,5 milliards de francs CFA, il devrait permettre à terme de fournir l’accès à l’eau courante et aux installations sanitaires améliorées à 1,5 million de personnes en milieu rural, précisément dans la zone du bassin arachidier.

«Ce projet constitue une réponse adéquate aux préoccupations des populations rurales et vise à améliorer sensiblement leur accès à l’eau potable et au service de l’assainissement, notamment par le renforcement de la production et de la qualité de l’eau ainsi que de son accessibilité par la modernisation des systèmes de distribution en conformité avec les objectifs du PSE et les Objectifs de développement durable», a déclaré le ministre sénégalais de l’Economie, des finances et du plan, Amadou Ba.

Soulignant l’importance d’un tel projet, Louise Cord, la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, a pour sa part, rappelé que le Sénégal a atteint un taux de desserte en eau appréciable, estimé à 91% en 2017 en milieu rural, mais que dans le sous-secteur de l’assainissement, les taux d’accès sont moins élevés, avec des ratios estimés, en 2017, respectivement à 67% et 42% en milieu urbain et rural.

Améliorer l’apprentissage dans les écoles
En ce qui concerne le second accord signé, il ouvre la voie au Projet d’appui à la qualité et à l’équité dans l’éducation de base (PAQEEB) pour une enveloppe de quelque 32 milliards de francs CFA. «L’objectif principal est d’améliorer les résultats d’apprentissage aux premières années de l’élémentaire, d’accroître l’accès à l’enseignement des sciences et des mathématiques dans le secondaire et de renforcer l’équité dans l’accès à l’éducation de base», a commenté Amadou Ba. Selon le responsable, il s’agit d’un projet approuvé par le Conseil d’administration de la Banque mondiale et dont la mise en œuvre durera trois ans au Sénégal.

Des populations touchées par les effets de l’érosion côtière
Le troisième accord concerne le Projet de relèvement d’urgence et de résilience de Saint-Louis. Celui-ci bénéficie d’une enveloppe de 16 milliards de francs CFA et «s’inscrit en droite ligne de la lutte contre les changements climatiques», a précisé le ministre sénégalais de l’Economie et des finances. Selon lui, le projet vise «à réduire la vulnérabilité des populations à l’érosion côtière le long de la Langue de Barbarie et à renforcer la planification de la résilience urbaine et côtière de la ville de Saint-Louis».

Cette zone géographique est une zone à risque depuis quelques années. Selon Louise Cord, le 18 août 2017, mais aussi le 28 février dernier, cette dernière a encore subi les assauts de la mer. Plusieurs familles ont vu leurs maisons détruites et 258 d’entre elles étaient obligées de quitter la zone. «Aujourd’hui relogées dans le quartier de Khar Yalla, ces familles ont besoin de retrouver un toit et des conditions de vie décentes. Ce projet permettra de reloger de manière permanente 927 familles, correspondant à 441 concessions et 9 158 personnes», a précisé l’experte.

Selon elle, pour prendre en charge totalement les besoins dans le milieu, il faudra encore mobiliser en plus des ressources nationales, 8,4 milliards de francs CFA. Le Plan de résilience urbaine jettera les bases des investissements futurs pour réduire la vulnérabilité aux risques côtiers des 213 000 habitants de la ville de Saint-Louis, a ajouté la directrice Sénégal de la Banque.

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