Après 18 mois d’intérim, le Camerounais Célestin Tawamba a été élu président de l’Union des patrons d’Afrique centrale (Unipace) pour un mandat de deux ans. Au cours des deux prochaines années, il entend hisser l’organisation patronale sous-régionale à une nouvelle dimension. Retour sur le parcours cet homme d’affaires à succès.

Au cours des deux prochaines années, Célestin Tawamba, président du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam), officiera à la tête de l’Union des patrons d’Afrique Centrale (Unipace) en tant que président. Son élection a été actée lors de la dernière assemblée générale extraordinaire de l’organisation patronale sous-régionale qui s’est tenue dans la capitale économique camerounaise, Douala, le 25 mai dernier.

Pour ce chef d’entreprises de 52 ans, la veste du président de l’Unipace n’est pas un nouveau vêtement, puisqu’il en a assuré l’intérim depuis avril 2016, soit 18 mois, suite au décès de son prédécesseur, le camerounais André Fotso.

Fin businessman

L’homme est un businessman aguerri. Diplômé en finances de HEC et de l’Université Paris Dauphine, il a fait ses armes chez Ernst & Young au début des années 1990, avant de rejoindre le forestier libanais Hazim en tant que directeur financier. Son aventure entrepreneuriale démarre en 2002, lorsqu’il crée La Pasta, une société de production de farine et de pâtes alimentaires dont la croissance est si rapide qu’elle passe d’une production de 25 tonnes à 250 tonnes en l’espace de sept ans. Il passe à vitesse supérieure en rachetant, en 2005, la filiale locale de Panzani, leader historique du marché des pâtes alimentaires au Cameroun.

Ces deux succès lui donnent l’envie d’aller plus loin et de remporter de nouveaux défis. Aujourd’hui, il est à la tête d’un conglomérat, Cadyst Invest, investi dans divers secteurs dont l’agroalimentaire et l’industrie pharmaceutique. En effet, il est le premier homme d’affaires d’Afrique centrale à implanter localement une unité de fabrication de médicaments génériques. C’était en 2009 à Douala.

Un projet rendu possible grâce à un emprunt de 8 milliards de Fcfa, soit plus de 12 millions d’euros, obtenus de trois banques camerounaises. Son empreinte dans l’industrie pharmaceutique est en outre renforcée par les 75% de capital de la Société industrielle de produits pharmaceutiques (SIPP) rachetés à des Belges il y a dix ans.
Depuis fin juin 2017, cet entrepreneur préside l’organisation patronale camerounaise dans l’optique de la rendre «plus puissante et plus conquérante».

Et c’est quasiment le même esprit qui l’anime désormais à la tête du patronat d’Afrique centrale. «L’UNIPACE doit exercer un leadership intellectuel et d’intervention sur les nombreux sujets qui impactent la vie de nos entreprises et affaiblissent le potentiel de croissance de nos économies», a déclaré Tawamba devant la presse.

Favorable à l’entrée du Rwanda et de l’Angola à l’Unipace

Secondé à ce poste par Laurence Nassif, Président du Groupement Inter-professionnel de Centrafrique (GICA), Célestin Tawamba veut travailler au renforcement des économies de la CEMAC, mais ne veut pas s’y limiter. Il prône également l’ouverture de l’Unipace « aux organisations patronales de la CEEAC [Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale, ndlr] dont les pays ne sont pas membres de la CEMAC », à savoir, l’Angola, le Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, la RDC, et le Burundi.
Pour l’instant, Tawamba n’a pas encore évoqué les pistes qu’il envisage dans l’éventuelle mise en place de cette ouverture. Mais il est évident qu’une telle orientation renforcerait la puissance des patrons d’Afrique centrale, surtout au vu de la dynamique économique et l’influence internationale de certains pays comme le Rwanda et l’Angola.
Quoi qu’il en soit, le nouveau patron des patrons d’Afrique centrale devra rendre compte de son bilan de mi-parcours en 2019 lors des assemblées générales de l’Unipace qui se tiendront dans la capitale congolaise, Brazzaville.
(Source : https://afrique.latribune.fr)