En marge du Sommet de l’Union africaine à Niamey, la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) a lancé ce dimanche la première plateforme panafricaine de paiement, PAPSS. Objectif : accélérer le commerce intra-africain. Pour la première fois dans l’histoire du Continent, les entreprises commerçantes d’Afrique ont désormais une plateforme dédiée au règlement de leurs échanges intra-régionaux: PAPSS pour Pan-African Payment and Settlement System -en français : Système panafricain de paiement et de règlement. Mis en œuvre par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), l’instrument a été officiellement lancé par le président de la Banque, Bénédict Oramah et le président en exercice de l’Union africaine (UA) le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, ce dimanche 7 juillet à Niamey, en marge du sommet de l’UA.
Paiement en monnaie locale
Destiné à interconnecter tous les acteurs du paysage des paiements -banques centrales, prestataires de services financiers, entreprises et utilisateurs finaux-, le PAPSS a pour rôle de relier le traitement, la compensation et le règlement des paiements commerciaux intra-africains. Objectif principal : accélérer les échanges commerciaux intra-régionaux, selon une présentation effectuée lors de la cérémonie de lancement.

Sur cette plateforme qui interconnectera les transactions transfrontalières, le paiement pourra être effectué en monnaie locale. PAPSS permettra également aux PME un accès plus important aux grandes entreprises actives dans le commerce africain, ce qui leur offrira également l’opportunité de grandir plus rapidement.

Le digital à l’œuvre
Le timing du lancement du PAPSS est plutôt bien choisi, puisqu’il coïncide avec le lancement de la phase opérationnelle de l’accord de libre-échange continental (Zlecaf) ce dimanche lors du sommet de Niamey. Cette plateforme panafricaine de paiement intervient exactement un an après le lancement de Mansa, la plateforme d’information sur le Costumer Due Diligence destinée aux entreprises et institutions financières africaines, lancé à Abuja l’été dernier. Fin juin, devant les journalistes en marge des réunions annuelles d’Afreximbank, Bénédict Oramah a fait savoir que «de plus en plus d’entreprises et d’institution rejoignent Mansa».

Selon le rapport 2019 sur le commerce africain publié par Afreximbank, le commerce intra-africain, avec un taux de croissance de plus de 17% est celui qui tire la croissance globale du commerce régional, quand le commerce extra-africain n’a quant à lui progressé que d’environ 5%. Et d’après la banque, les échanges commerciaux à l’intérieur du Continent ont le potentiel d’exploser davantage grâce notamment au développement du digital. «Nous avons vu que cette digitalisation a des conséquences bénéfiques non seulement en termes de paiements, non seulement en termes de commerce, mais pourrait également jouer un rôle extrêmement important et de catalyseur dans le processus d’industrialisation de l’Afrique», a expliqué dans un entretien Dr Hippolyte Fofack, économiste en chef et directeur de la recherche et de la Coopération internationale.
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