La population africaine devrait doubler d’ici 2050 sur un espace géographique complexe, fragmenté, offrant un marché certes prometteur, mais difficile à segmenter pour les investisseurs. A l’heure du développement de l’Internet où de plus en plus d’entreprises s’implantent sur le Continent, le rapport «African consumer sentiment» de Boston Consulting Group apporte des éclaircissements sur les habitudes de consommation des Africains.

En dépit d’une conjoncture difficile, caractérisée par un ralentissement économique sur la période 2016-2017, sur fond de lutte contre l’inflation dans de nombreux pays africains, les consommateurs gardent le moral, d’après la troisième édition du rapport African consumer sentiment du Boston Consulting Group. Basé sur une étude menée auprès de 12 575 consommateurs répartis sur 12 pays africains, le rapport relève les points saillants des habitudes de consommation des Africains, notamment le fait que 88% des personnes interrogées se disent optimistes quant à l’avenir. Un score quasi similaire à celui de de l’édition de 2015. De bons points pour le Continent africain par rapport à d’autres régions du monde, puisque 72% des consommateurs des pays émergents et seuls 48 % de ceux des pays développés restent optimistes, selon le rapport.

La qualité, un argument de vente en Afrique
L’étude contrebalance l’idée selon que les Africains seraient plus intéressés par les produits peu chers, importés principalement d’Asie. Selon le rapport, les consommateurs en Afrique veulent investir dans des biens de consommation de qualité, plutôt que d’acheter en quantité et à bas prix. Une tendance particulière remarquée dans le secteur des produits non alimentaires. Pour ces produits, les consommateurs considèrent majoritairement la qualité comme étant plus importante que la quantité.

La propension s’observe principalement en Ethiopie (88%), au Ghana (85%), au Maroc (62%) et en Egypte (57%). Ailleurs, le facteur « marque » reste important et séduit les consommateurs africains. Une habitude remarquée notamment au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie et au Ghana où plus de 70% de la population est convaincue que les marques peuvent leur conférer une identité et un statut.

Timides percées de la vente en ligne en Afrique
Le rapport s’est également penché sur les canaux de distribution et de ventes privilégiés par les consommateurs africains. Il en ressort que ces derniers restent fidèles aux moyens de distribution traditionnels, à savoir les marchés, le commerce ambulant et les magasins informels. Ces derniers connaissent un niveau de fréquentation quatre fois supérieur à celui des espaces de distribution modernes, notamment les épiceries, les magasins spécialisés et hypermarchés.

Autre point relevé dans cette édition de l’African consumer sentiment, la montée progressive de l’e-commerce. En effet, la part des achats en ligne est encore limitée en Afrique, mais les ventes influencées par le digital connaissent une forte hausse. Le quart des consommateurs africains connectés se servent d’Internet pour consulter le prix d’un produit avant de se déplacer pour l’achat. Un cinquième d’entre eux récoltes des informations complémentaires sur le produit à acheter avant de se rendre sur le lieu de sa commercialisation.
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