La banque centrale kényane est plus optimiste que la Banque mondiale et le FMI sur la croissance économique du pays. Son gouverneur, Patrick Njoroge prévoit un taux de 6% en 2019, porté par l’agriculture. Pourtant, les tendances agricoles ont récemment poussé les institutions internationales à revoir à la baisse leurs prévisions. Alors que l’affaire de corruption en cours semble inquiéter, Nairobi tente-t-elle de rassurer les marchés ?
«Nous prévoyons que la croissance restera forte. Nous projetons 6% comme base. Cela peut être plus élevé», a déclaré Patrick Njoroge, gouverneur de la banque centrale du Kénya, lors d’une conférence de presse ce jeudi à Nairobi, rapporte Reuters.

Une prévision qui tranche avec celles de Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) qui tablent respectivement sur une croissance de 5,7% et 5,8%, contre 6,1% en 2018, tirée notamment par le commerce de gros et de détail, l’immobilier et le tourisme. Les institutions de Bretton Woods ont motivé leurs décisions par le retard de la grande saison des pluies et la baisse des investissements publics qui pèsent sur l’économie.
Peu de détails filtrent pour l’instant quant aux indicateurs qui motivent la prévision de la Banque centrale. Selon Reuters, le gouverneur aurait évoqué l’agriculture, dont les performances, d’après le gouverneur de la banque centrale, pourraient être plus importantes que prévu. Mais cela reste à vérifier, puisque les pluies se font toujours attendre.

Il n’est pas impossible que Nairobi cherche également à rassurer les marchés après le coup de tonnerre déclenché par l’inculpation de son ministre des Finances pour corruption dans l’attribution de marchés publics et les poursuites à l’encontre d’un investisseur étranger, le patron de la société italienne CMC Di Ravenna. D’autant plus que, la dernière prévision du FMI est en fait une revue à la baisse de son pronostic d’octobre dernier, face au manque de pluies, facteur majeur dans les performances du secteur agricole.

Après l’annonce de l’inculpation du ministre des Finances -remplacé par un intérimaire en la personne du ministre du Travail, Ukur Yatani-, le cours des obligations souveraines du Kenya à Londres a nettement reculé.
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