Dans le cadre de la semaine de l’inclusion financière dans l’UEMOA-Edition 2019, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), a organisé mercredi 20 novembre 2019 un panel sur le thème : « La digitalisation au service de l’inclusion financière ».M. Moussa Touré, directeur de la monnaie et du crédit, a saisi l’occasion pour lister les initiatives prises par le gouvernement du Sénégal concernant la digitalisation des payements des agents de l’Etat.
D’après M. Moussa Touré, directeur de la monnaie et du crédit, l’Etat du Sénégal s’est engagé sur des politiques d’information de ses services publics en adoptant les textes visant à favoriser la bancarisation et la promotion des payements électroniques au niveau des services de l’Etat notamment des payements de type gouvernement vers personne.
« Ces mesures sont entre autres l’internalisation du payement des bourses des étudiants au niveau du système bancaire, permettant ainsi à plusieurs dizaines milliers d’étudiants d’être payés au niveau des guichets automatiques de banque ; la mise en place d’un système de payement électronique des droits et taxes assimilés au niveau de la Douane, l’introduction d’un système de payement des impôts, droits, taxes et redevances, le plafonnement à 100000 F du payement en espèces des impôts, taxes , droits, le projet de mise en place d’une plateforme monétique par la direction générale de la comptabilité publique et du trésor en vue de la digitalisation du payement des pensions de retraite des agents de l’Etat et d’autres transferts du gouvernement comme les bourses de sécurité familiale. Je voudrais rappeler la connexion directe du trésor public du Sénégal au système de payement SICA STAR de l’UEMOA depuis octobre 2016. Cette connexion a permis de traiter les chèques, les virements et les effets de commerce avec la célérité et dans des conditions optimales de sécurité », souligne le directeur de la monnaie et du crédit.
Selon M. Touré, au moment où le développement du numérique est en plein essor, il est important qu’ils accordent une importance particulière à cette phase de mutations accélérées afin qu’ils puissent créer le climat d’une économie ouverte et connectée avec l’avènement des nouveaux acteurs et des géants de l’internet, du mobile.
« Ces intervenants de genre nouveau, ont bouleversé l’écosystème financier ainsi que les modes de fonctionnement des institutions financières, des pouvoirs publics, des entreprises, des organisations et des populations. Ils interpellent aussi les régulateurs et les gouvernements dans leur mission fondamentale de veiller à la stabilité et à l’intégralité financière tout en protégeant les déposants. Cette nouvelle économie qui se crée autour des technologies, est porteuse de promesses si les risques y associés, sont maîtrisés », dira-t-il.
Il poursuit : « Aujourd’hui, à l’heure de la révolution numérique, les objectifs souhaités, seront atteints si nous parvenons à impulser chaque personne afin qu’ils deviennent acteur. Je tiens à renouveler toute la confiance que nous portons aux partenaires techniques et financiers afin de continuer à travailler avec la banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest en vue d’atteindre les objectifs souhaités. Je suis convaincu que la richesse de vos réflexions, permettra à travers vos différents panels, d’identifier de nouvelles pistes d’actions pour une utilisation optimale des innovations technologiques au service de la dématérialisation des procédés de payement sans préjudices de la stabilité financière et de la protection des consommateurs ».

76% de taux d’inclusion financière annoncé par la BCEAO
Quant à M. Henry Domaine, directeur de finance inclusive au niveau de l’UNCDF, il avance : « Les derniers chiffres connus, sont encourageants, 76% de taux d’inclusion financière annoncé par la BCEAO, plus de 7 millions de compte de monnaies électroniques enregistrés, un réseau d’agents qui a triplé en 3 ans et des fournisseurs à l’écoute des clients pour proposer des services innovants et adaptés. Ces chiffres montrent les efforts que nous avons tous fournis pour intégrer de nombreuses adultes non localisées dans le système financier formel ».
Selon le directeur de finance inclusive de l’UNICDF, l’accès au service financier est primordial pour l’inclusion financière mais l’usage l’est encore plus. Et il se demande : Pourquoi avoir un compte monétique si, on ne peut pas payer les frais de scolarité de ses enfants et de ses frais médicaux. Il nous incombe en tant qu’acteurs de repenser nos objectifs.
« UNCDF est l’agence d’investissement des Nations-Unies, qui facilite l’accès aux capitaux publics et privés par des populations les plus diminuées dans les 47 pays les moins avancés du monde. Il s’appuie sur deux modèles de financements : les investissements localisés qui contribuent au financement public et privé soutenant la croissance économique locale et le développement durable et l’inclusion financière qui permet aux individus, aux ménages et aux petites entreprises de participer davantage à l’économie locale en mettant à notre disposition des outils dont ils ont besoin pour sortir de la pauvreté et gérer la situation financière », dira M. Henry Domaine.
Massaër DIA