Si la microfinance se porte très bien au Sénégal, ce n’est pas le cas pour l’économie sociale et solidaire. Selon le ministre de la Microfinance et de l’Économie Sociale et Solidaire, Zahra Iyane Thiam Diop, le secteur de l’économie sociale et solidaire n’est pas réglementé ni encadré. 

Même étant un secteur dynamique qui polarise beaucoup d’acteurs, le secteur de l’économie sociale et solidaire n’est pas bien structuré. Il n’est ni réglementé, ni encadré. Ce qui pousse le ministre de la Microfinance et de l’Économie Sociale et Solidaire, Zahra Iyane Thiam Diop à demander sa normalisation et sa codification pour un secteur plus stable. Selon elle, pour changer la donne, il faut mettre en place une politique sectorielle qui nous permettra non seulement d’être plus performants, mais de passer du budget moyen au budget programme avec des orientations clairement définies qui seront déclinées en action et en activité. « Il nous faut si nous voulons être efficients partir d’un référentiel sur une durée », a-t-elle déclaré. C’est cette raison qui est à l’origine de la mise sur pied d’une lettre de politique sectorielle de 2020-2024 du secteur de la microfinance et de l’économie sociale solidaire dont la pré-validation est faite ce matin à Dakar lors d’un atelier technique. 

« Cette pré-validation est un exercice important qu’il nous faut partager la stratégie et nous l’approprier, si nous voulons avoir des résultats escomptés », a-t-elle fait savoir. Avant d’ajouter : « La vision c’est d’avoir un secteur de l’économie sociale et solidaire et de la microfinance inclusif et participatif pour un Sénégal émergent ». Selon Zahra Iyane Thiam Diop toujours, la stratégie de développement du secteur propose trois programmes que ce sont là promotion de la microfinance, de l’économie sociale solidaire et la coordination et la gestion administrative afin d’identifier les faiblesses relatives au développement dudit secteur. 

Elle a profité de cette rencontre pour mettre en exergue les grandes lignes de cette politique sectorielle, qui, dans son volet microfinance, décline les différentes actions à mener sur la base d’un diagnostic qui est fait. Tout en annonçant que les experts et les spécialistes de son département vont mettre les bouchers doubles, dans le cadre d’un nouveau dynamisme du secteur, pour voir dans le cadre de la lettre de politique sectorielle, les organes à mettre en avant pour d’abord plus de concertations et d’échanges, mais également pour une meilleure atteinte des objectifs cadrés à la réalité économique des bénéficiaires. « Un cadre de pilotage sera mis à ces côtés pour tout réguler », annonce-telle, tout en précisant que des comités charges de l’opérationnalisation verront le jour, après la validation des études. 

Cet atelier qui est l’avant dernière étape d’un processus avant la validation officielle et  l’aboutissement d’un long processus mené de façon inclusive, participative et concertée, est une occasion pour Amadou Gueye Diaby, président de l’Association des professionnels du système financier décentralisé de dire : « Les résultats de cette rencontre ouvriront une nouvelle ère de la microfinance au Sénégal. Et que l’adoption de la politique sociale devrait permettre à notre secteur d’adopter de nouvelles mesures ». De son avis, le secteur de la microfinance a fini de montrer son importance dans le développement de l’économie sociale et solidaire. Parce que, précise-t-il : « Le secteur injecte mensuellement  32 milliards F CFA et 420 milliards F CFA par an. Ce qui lui a permis de dire sans risque de se tromper que « le secteur de microfinance est à la croisée des chemins » et que 2020 est un point décisif pour l’aboutissement de tous les projets.

Le ministère de l’Économie et du Plan et la Beceao ont pris part à cette rencontre de validation technique de la lettre de politique sectorielle de développement de la micofinance et de l’économie sociale et solidaire.