La Côte d’Ivoire ambitionne d’atteindre 100% de sa population raccordée à l’électricité à l’horizon 2025, contre environ 80% actuellement. Pour ce faire, le pays investit massivement dans le développement du réseau et de petites unités solaires en zones rurales. Un minimum de 500 localités sont ainsi connectées chaque année, du jamais vu dans la région.
L’électrification -et notamment celle des zones rurales- est l’un des piliers des politiques de développement mises en place par les gouvernements qui se sont succédés à la tête de la Côte d’Ivoire. D’immenses progrès ont déjà été accomplis. En 1960, année au cours de laquelle l’ancienne colonie française a accédé à l’indépendance, seules 14 localités étaient raccordées au réseau électrique, alors de faible puissance.

Cinquante ans plus tard, fin 2011, elles étaient déjà au nombre de 2 847. Le taux d’accès à l’électricité -c’est-à-dire la part des habitants vivant dans des localités connectées- est aujourd’hui de 80%, avec environ 1 300 000 clients, selon les chiffres de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE).

Pour autant, des progrès restent encore à accomplir. En effet, dans les territoires les plus isolés ou à faible densité de population, la plupart des habitants vit encore sans accès à l’électricité. Moins de la moitié des localités -8 513 au total- sont aujourd’hui raccordées au réseau. C’est pourquoi l’état ivoirien a lancé, en 2014, le Programme Électricité pour tous (PEPT), en partenariat avec la CIE. Son objectif : électrifier tous les villages de plus de 500 habitants d’ici fin 2020 et même l’ensemble du territoire d’ici 2025.

Systèmes solaires domestiques
Afin de répondre à la hausse prévisible de la consommation en électricité, des investissements importants ont d’ores et déjà été effectués. Aux 590 MW aménagés entre 2011 et 2015 s’ajoutent désormais les 275 MW fournis par le barrage hydroélectrique de Soubré, situé sur le fleuve Sassandra, dans le sud-ouest du pays.

A lui seul, ce projet a coûté la bagatelle de 500 millions d’euros, financés à 85% par la Banque d’exportation et d’importation de Chine. Afin de soulager les réseaux urbains d’Abidjan, particulièrement saturés, cinq nouveaux postes de transmission vont également être construits. Mais surtout, la Banque africaine de développement vient d’annoncer qu’elle participera à une importante levée de fonds (15 milliards de francs CFA, soit 20 millions d’euros) destinée à financer l’achat de systèmes solaires domestiques pour 100.000 foyers en milieu rural d’ici 2020.

Une fois achevée, l’électrification de la Côte d’Ivoire contribuera à améliorer les conditions de vie en milieu rural, à désenclaver économiquement des régions isolées, à lutter contre la pauvreté, ou encore à préserver des forêts dans lesquelles les populations viennent massivement se servir en bois de chauffe.

Cet ambitieux projet, actuellement en cours de réalisation, va également avoir des conséquences vertueuses sur le travail. Rien que dans les districts de Zanzan et de la Comoé, dans l’est du pays, se sont ainsi près de 4 000 emplois définitifs ou temporaires qui ont déjà été créés.
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