L’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS), dans le cadre de l’organisation de ses séances académiques, a tenu ce vendredi 28 Février, sa deuxième session de l’année. Deux thèmes très importants sur le « droit de l’environnement et l’exploitation des ressources pétrolières et gazières » et la « capture dividende démographique pour un développement accéléré au Sénégal » ont fait l’objet de débats. 

L’exploitation des ressources pétrolières et gazières au Sénégal et partout ailleurs dans le monde, peut être estimée à la fois comme une nécessité économique  et un risque environnemental. Dans la mesure où ces ressources constituent non seulement des matières premières dans le cadre de la mise en œuvre de la politique énergétique et la création d’emplois, mais des ressources financières pour l’activité économique. Mais, elle peut aussi devenir malheureusement un risque du fait des nombreux impacts environnementaux qu’elle engendre. De l’avis de Pr Ibrahima Ly, Directeur du Laboratoire LERPDES à l’Ucad, qui faisait une lecture ce vendredi sur le thème « Droit de l’environnement et exploitation des ressources pétrolières et gazières » sous l’invitation de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS), ce droit, bien que le Sénégal dispose de normes nationales, regorge de nombreuses lacunes qui ne favorise ni une gestion transparente, ni l’exploitation de ces dites ressources pétrolières et gazières. Et qu’il faut corriger pour une bonne gestion. Il s’agit des textes applicables, la coordination institutionnelle qui est d’abord nationale et internationale. 

« Le respect de ces normes sera un gage de sécurité, un gage de développement durable comme l’indique le Plan Sénégal émergent (Pse) », a déclaré le professeur titulaire de droit public à l’Ucad. Selon lui, pour une bonne gestion de ces ressources, il faut établir une « stratégie de développement durable » des ressources pétrolières et gazières, tout en intégrant une évaluation environnementale, de renforcer les moyens et les capacités des ressources humaines, de rendre opérationnels les plans de gestion environnementale et sociale. Mais, il s’agit également d’adhérer aux conventions internationales pertinentes, tout en développant la Planification spatiale marine (Psm). 

Pour ce dernier, l’adoption par les États de législations nationales appropriées permet de définir un cadre juridique fixant des droits et obligations des acteurs en matière de protection de l’environnement avec les sanctions qui y correspondent en cas de violation des règles édictées. « Le droit de l’environnement devient ainsi un instrument de régulation de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières », a-t-il conclu. 

Pour Dr Cheikh Seydil Moctar Mbacké, consultant indépendant et Senior Fellow au CREFAT, Université de Thiès qui exposait sur le thème : «La capture du dividende démographique pour un développement accéléré au Sénégal : mythe ou réalité ?», le Sénégal est à une étape décisive de son développement économique et social caractérisée par une demande sociale très forte et en accroissement rapide. « Satisfaire cette forte demande sociale, tout en investissant dans le futur est un sérieux défi qu’il faudra coûte que coûte relever », a-t-il déclaré. Selon lui, pour relever le défi du développement de manière durable, « il faudra faire mieux que la croissance  annuelle de 6 à 7 % observée sur de longues périodes ».