L’Association des Meuniers Industriels du Sénégal(Amis)  qui regroupe l’ensemble des entreprises productrices de farine a tenu  ce mardi 02 novembre  un point de presse pour dénoncer la situation difficile que traverse leur filière. Ils ont décidé de réduire la production de farine.

 « Il est décidé à compter de ce jour une réduction périodique et collective de la production permettant de  freiner le niveau des pertes enregistrées quotidiennement, ce jusqu’à une réponse assurant la survie des meuniers soit clairement apportée. Pour la semaine en cours la production nationale est arrêtée du mardi 2 au jeudi 4. Par ce procédé, nous assurons à nos concitoyens un accès raisonnable à la  farine qui reste un produit de première nécessité et une production vitale pour tous. Par ce procédé, nous ralentissons le chômage technique, inéluctable dans les prochaines semaines », a laissé entendre M. Claude Demba Diop, président de l’Amis.

Selon M. Diop, en avril puis en juillet, l’Amis a alerté le ministère du commerce mais malgré ces alertes,  le prix de revient de la farine vendue au Sénégal est bien au-dessus du prix de vente imposé par les autorités gouvernementales.

Il rajoute : « En septembre 2021, nous avions sollicité en urgence une prise de décision rapide pour revoir le prix de la farine mais c’est en vain, de sorte que chaque sac livré depuis nos unités de production, constitue une infraction flagrante à la loi sénégalaise en plus d’amplifier les pertes de  nos entreprises. Le bon sens économique et social aurait voulu que nos appels soient  entendus et des solutions soient déjà trouvées depuis le mois d’avril. Les industries meunières ne  peuvent se laisser mourir, prises dans l’étau entre les cours mondiaux des céréales en hausse constante et un blocage anormal des prix de vente de produits finis. Cette situation oblige indirectement les meuniers à  subventionner le pain, une situation qui mènera toute la filière à une crise plus grave quand les meuniers auraient disparu du jeu économique national. Les emplois, les taxes, le pouvoir d’achat sont absorbés au profit de quelques exportateurs ».

Il rajoute : « C’est avec regret et respect que nous vous annonçons que l’association des meuniers industriels du Sénégal, engage ses 7 membres dans une démarche de survie sans précédent dans l’histoire industrielle du Sénégal, les meuniers ne peuvent plus continuer à vendre à perte et déclarent officiellement leur situation de faillite programmée ».

Il estime que les différentes unités industrielles emploient plus 1300 employés et en emploi indirect 15 000 emplois.

« Aujourd’hui la production, la capacité d’écrasement de ces différentes unités industrielles tournent autour 1350 tonnes jours et la demande journalière aussi, entre 1500 tonnes, 1450tonnes. Nous mobilisons un chiffre d’affaire de 222 milliards. Recette fiscale, l’Etat tire de notre activité aux alentours de 35 milliards. Nous avons une masse salariale qui tourne autour de 9 milliards et l’échange patronal peut être estimé à 900 millions. Si on essaie de faire la relation avec nos amis boulangers,  les chiffres aussi entre 1500 et 1800 boulangeries au Sénégal. Et en termes de distributeurs, vous avez autour de 200 distributeurs et 5 unités industrielles qui travaillent un peu la farine », dira-t-il.