La banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), dans son « Rapport sur les conditions de banque dans l’Uemoa en 2020 » du mois de juin 2021, estime que la situation des finances publiques des Etats membres de l’Union a été marquée une hausse importante des dépenses publiques en 2020.

« En 2020, la situation des finances publiques des Etats membres de l’Union a été marquée par une hausse plus importante des dépenses publiques comparativement aux recettes totales et dons. En effet, les dépenses et prêts nets ont progressé de 20,8% pour ressortir à 21.352,2 milliards à fin décembre 2020 (23,5% du Pib), sous l’effet de la hausse de 1.403,1 milliards des dépenses courantes (+12,1%) et de 1.818,3 milliards des dépenses en capital (+33,8%) », note la Bceao.

D’après la Bceao, dans le même temps, les recettes totales et dons sont ressortis à 16.131,7 milliards (soit 17,7% du Pib), en hausse de 629,0 milliards par rapport à 2019 (+4,1%). Et cette progression est induite par l’accroissement de 956,4 milliards des dons (+60,4%), atténué par la diminution de 327,4 milliards des recettes budgétaires (-2,4%). D’après la source,  il résulte de ces évolutions un déficit global, base engagements, dons compris de 5,7% du Pib en 2020, en aggravation de 3,3 points de pourcentage par rapport à 2019.

« Pour couvrir ce déficit et assurer le financement des plans de riposte contre la Covid -19, les

Etats membres de l’Uemoa  ont eu recours à la mobilisation de ressources extérieures ainsi auprès du Fmi 1.181,3 milliards au titre des différentes facilités (Facilité Elargie de Crédit,

Facilité de Crédit Rapide et Instrument de Financement Rapide). Sur le marché financier régional, le montant des émissions brutes effectuées en 2020 s’est chiffré à 10.486,8 milliards, comprenant 5.504,1 milliards au titre des bons et 4.982,7 milliards d’obligations du Trésor.

L’encours de la dette publique totale de l’Union rapportée au PIB a connu une accélération au cours de l’année 2020, en se situant à 48,5% contre 43,8% en 2019 et 41,2% en 2018 », renseigne la Bceao.

D’après la source, l’évolution des agrégats monétaires a été marquée, au cours de l’année 2020, par les actions d’intervention de la Bceao  en faveur des banques, en vue de leur permettre de poursuivre leur activité de financement des économies de l’Union.

Et la Bceao de rajouter : «  Ainsi, comparativement à fin décembre 2019, la masse monétaire est ressortie à 35.656,4 milliards, en hausse de 16,5%, sous l’effet principalement de l’augmentation de 16,9% des créances intérieures et, dans une moindre mesure, de celle des actifs extérieurs nets (+2,9%). Les créances intérieures se sont établies à 36.980,5 milliards à fin décembre 2020 et les actifs extérieurs nets sont ressortis à 7.137,5 milliards. Le taux de couverture de l’émission monétaire s’est établi à 77,8% à fin décembre 2020, contre 81,4% à fin décembre 2019. Les réserves de change de l’Union permettent ainsi d’assurer une couverture de 5,9 mois d’importation de biens et services, après une réalisation de 6,2 mois un an plus tôt ».