Plus d’un quart des Français ne sont pas à l’aise avec le numérique, selon une étude CSA Research. Les personnes âgées de plus de 70 ans rencontrent le plus de difficultés.
« Illectronisme » : le terme choisi par le CSA Research pour parler des difficultés à utiliser le numérique tend à souligner que celui-ci est devenu aussi indispensable que la lecture ou l’écriture. C’est un phénomène qui touche 23 % des Français, selon l’étude menée par l’institut de sondage auprès de plus de 1.200 personnes, avec une légère surreprésentation des personnes âgées (16 % de l’échantillon, contre 13,4 % de l’ensemble de la population française).
Ces dernières reconnaissent en majorité ne pas être à l’aise avec le numérique (58 %). Elles sont même 33 % à ne disposer d’aucun outil (smartphone, ordinateur ou tablette) pour se rendre sur Internet, contre 11 % de l’ensemble des répondants.
Si l’utilisation d’Internet au quotidien est une réalité pour 75 % des Français, c’est loin d’être le cas pour les plus de 70 ans qui sont 41 % à ne jamais y aller. Il y a « un net écart générationnel », indique l’étude, réalisée pour le compte du Syndicat de la presse sociale.
Les « abandonnistes »
Autre phénomène intéressant mis en avant : les personnes qui ont déjà renoncé à aller au bout d’une démarche parce qu’il fallait utiliser Internet. Leur proportion s’élève à 19 % et toutes les catégories de la population sont concernées, hommes comme femmes.

L’« abondonnisme », terme retenu pour désigner ce comportement, et l’« illectronisme » correspondent « à deux profils un peu différents, même s’il peut y avoir des gens qui ne sont pas à l’aise avec Internet chez les ‘abandonnistes’ », explique aux « Echos » Christelle Fumey, codirectrice du pôle société chez CSA. Les abandonnistes disposent même de davantage d’outils pour se connecter que la moyenne de la population : leur taux d’équipement est de 94 %, contre 89 % pour l’ensemble de l’échantillon.

L’étude met aussi en avant le fait que pour les jeunes, les démarches sur Internet ne sont pas toujours évidentes. Les « digital natives » (moins de 35 ans) représentent 21 % des « abandonnistes ». « On a vu des profils de jeunes de catégories populaires qui n’ont pas de connexion chez eux, continue Christelle Fumey. Ils utilisent leur smartphone pour aller sur les réseaux sociaux, mais pour remplir un formulaire c’est plus compliqué, car l’ergonomie du mobile n’est pas idéale. »
(https://www.lesechos.fr/)