Près de la moitié des PME jugent toutefois leur trésorerie «suffisante» pour affronter la crise, selon une enquête publiée jeudi par Bpifrance.

Les PME françaises s’attendent en moyenne à une chute de 15% de leur chiffre d’affaires en 2020 en raison de la crise du coronavirus mais leur trésorerie résiste étonnamment bien, selon une enquête publiée jeudi par Bpifrance.

Pour 47% des 5.556 dirigeants d’entreprise sondés entre la mi-mai et la mi-juin, la baisse d’activité est due à «la fermeture réglementaire des établissements», tandis que 29% citent les difficultés «à produire avec la même efficacité» en raison des mesures sanitaires et 20% le «manque de débouchés» ou «un approvisionnement réduit», selon la banque publique.

La moitié des PME ont eu recours au PGE

Les dirigeants «revoient nettement à la baisse leurs perspectives sur les effectifs», mais le solde d’opinion sur l’emploi reste «supérieur au point bas enregistré pendant la crise financière de 2008-2009», selon les résultats de l’enquête. L’impact sur l’emploi reste «relativement limité, en proportion du recul de l’activité» grâce aux dispositifs mis en place par le gouvernement, notamment le chômage partiel.

Près de la moitié des PME jugent leur trésorerie «suffisante» pour affronter la crise, tandis que 39% estiment que les difficultés rencontrées sont «surmontables au regard des mesures de soutien sollicitées». La moitié (51%) des PME ont eu recours au prêt garanti par l’État (PGE) et 59% de celles qui ont contracté un PGE conservent encore la majeure partie du prêt comme réserve de trésorerie mobilisable pour les prochains mois, selon l’enquête. «Compte tenu de l’ampleur du choc, la situation de trésorerie est étonnamment bonne», estime Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance, cité dans le communiqué.

L’ouverture du capital peu envisagée

Concernant l’investissement, 41% des entreprises qui avaient des projets avant la crise comptent les maintenir et également 41% les reporter, tandis que les autres vont les annuler. «L’ouverture du capital n’est envisagée à ce stade que par une minorité de PME», relève encore la banque publique, alors même que «le niveau de fonds propres représente une contrainte forte pour aborder la reprise pour 17% des PME, et pour 39% une contrainte modérée».

«Les résultats de notre enquête auprès de 5.500 PME témoignent que la reprise de l’activité est bien enclenchée, même si elle sera progressive», résume M. Mutricy, selon lequel «le regain de confiance des PME (..) laisse espérer que le pic de la crise est désormais derrière nous».

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