2,8 milliards de dollars, soit 287 milliards de shillings, c’est le montant que le Kenya veut lever sur les marchés au cours de cet exercice, en proposant notamment des euro-obligations et un prêt consortial. Le Pays est-africain qui a déjà vendu 2 milliards d’euro-obligations en février, va s’endetter de nouveau sur les marchés financiers. L’initiative a suscité les réticences du Fonds monétaire international (FMI) qui a relevé le risque de surendettement du pays à un risque modéré, il y a une semaine.
Le gouvernement Kenyan veut lever jusqu’à 250 milliards de shillings d’euro-obligations lors de sa troisième vente de dette et recherche environ 37 milliards de shillings de dette commerciale – soit un total de 287 milliards de Shillings. L’information a été révélée par le secrétaire général du Trésor kényan, Kamau Thugge, dans une déclaration à Bloomberg. C’est en 2014 que le Kenya a émis ses premières euro-obligations, en procédant à une première émission de 2,7 milliards de dollars au cours de l’année. Ensuite, en février dernier, le pays a émis des euro-obligations d’une valeur de 2 milliards de dollars d’une maturité de 10 à 30 ans. Le financement par l’émission d’obligations est de plus en plus privilégié par les pays africains. Parmi les autres émissions prévues d’euro-obligations africaines, celles allant jusqu’à 10 milliards de dollars d’obligations par le Ghana et une émission nigérienne de 2,8 milliards de dollars. L’endettement du Kenya sur les marchés financiers a fait réagir le FMI.
Inquiétudes et réticences du FMI
L’institution de Bretton Wodds a exhorté l’État à refinancer sa dette en recourant à des emprunts concessionnels pour allonger les échéances dans l’année à venir et à limiter le crédit commercial pour des projets à rendement social et économique élevé. Selon le FMI, la dette publique totale du Kenya va grimper à 63,2% du PIB en 2018, contre 58% en 2017. En plus du financement extérieur, le Kenya mise aussi sur des emprunts intérieurs de 271,9 milliards de shillings pour combler un déficit budgétaire estimé à 5,7% du PIB. Au total, le trésor Kényan a voulu lever 1,69 billion de shillings sur la période janvier- juin 2018, mais le pays est parvenu à lever uniquement 329,1 milliards de shillings durant le premier trimestre (en mars 2018), selon la presse locale.