Associer les femmes dans les réflexions me semble une bonne démarche

La crise sanitaire provoquée par le coronavirus pèse fortement sur le niveau du circuit économique mondial. Apparu en Égypte au mois de février 2020, le virus a pénétré 52 Etats sur les 54 que compte le continent africain. Actuellement le nombre de cas infectés ne cesse de progresser. Au niveau international des dispositions gouvernementales sont prises pour limiter la circulation des biens et des personnes. La majeure partie des frontières sont fermées par précaution. Cette mesure est indispensable, car permettant de réduire la capacité du virus à se propager, mais entraine également une baisse des exportations et des importations et risque de plonger le continent africain dans une situation de rupture de stocks de plusieurs produits. Dans certains pays des études sur le renforcement de la politique de la sécurité alimentaire constitue une bonne piste pour préparer l’avenir.

Contexte

Il faut noter que depuis de longues années, le commerce africain dépend des grandes puissances. Biens de production, biens de consommation, travaux à haute valeur ajoutée…, les entreprises des pays développés raflent l’essentiel des marchés publics africains et se positionnent en premier plan pour satisfaire la demande locale. Nos chefs d’État manifestent leur volonté de promouvoir une dynamique de consommation locale pour y remédier (à travers des déclarations d’intention et des professions de foi), sans jamais y mettre un contenu fort.

Inversons la tendance et osons mettre l’accès sur la promotion de nos produits locaux !

La situation actuelle impose un changement d’approches et de méthodes en matière d’orientations de stratégies économiques et de gouvernance des politiques publiques. Dans cette éventualité, centrer les études sur une promotion effective du « consommer local », s’avère efficace pour se prémunir d’éventuelles risques.

Pour y arriver, j’invite les présidents africains à associer les femmes dans les démarches de recherche de solutions.

Qu’elles soient entrepreneures, employées ou ménagères, au quotidien, les femmes africaines se montrent braves et dévouées dans toutes les épreuves de la vie. Je sais bien qu’elles sont aussi imparfaites que le sont les hommes, mais mon parti pris est de mettre en avant leurs qualités, qui contribuent jour après jour au bien-être de l’humanité, et leur participation à la construction de nos pays. Nous devons leur faire confiance.

Pourquoi mon choix porte en priorité sur les femmes ?

Quel que soit leur niveau d’éducation ou d’instruction, les femmes africaines sont au cœur de la méthode du travail normé. Exemple : en matière stratégique, elles démontrent qu’elles sont capables d’organiser, de planifier, de piloter, de gérer et de suivre l’évolution de leurs activités.

Allons plus loin !

Culturellement et contextuellement, elles sont familiarisées aux techniques de production, aux stratégies de négociation marchande, de prospection de terrain, d’étude de marché, de suivi et de fidélisation de la clientèle, de marketing social, de repositionnement stratégique en fonction des fluctuations conjoncturelles, habituées qu’elles sont à évoluer dans un environnement peu favorable à leur épanouissement. Dans le monde calibré de l’entreprise, de telles ouvrières recevraient tous les honneurs de leur hiérarchie.

Pour conclure cette contribution je partage avec vous, chers lecteurs, quelques astuces des femmes africaines.

– Ponctualité hors normes (pour la majeure partie) : arrivant toujours les premières au travail (levée avant tout le monde), partant les dernières dans certains cas (s’étant assurées que tout est en ordre pour le lendemain), veillant à répondre diligemment aux besoins de tous ;

– Diligence : les femmes africaines ne se permettent pas de remettre au lendemain ce qu’elles peuvent faire le jour même. Elles savent qu’à chaque jour suffit sa peine et qu’on ne sait pas ce que réserve le lendemain ;

– Hygiène de vie : elles font en sorte de ne jamais être malades ou trop fatiguées pour faire ce qu’elles ont à faire. Elles s’aménagent des temps de repos, dosent leur effort, ayant conscience qu’une bonne santé est leur alliée principale, pour les siens, pour elles-mêmes, et pour leurs enfants à venir.

– Rationalisation des tâches : planifiant son travail et anticipant sur les besoins et services à fournir ; l’esprit de la femme africaine est toujours occupé par le bon fonctionnement du foyer ;

– Budgétisation au cordeau : attentives au meilleur rapport qualité-prix de ce qu’elles achètent, elles épargnent dès que possible pour faire face aux besoins futurs des membres de la famille. Ces comptables traquent toute dépense superflue, évaluent prudemment toute opportunité d’investissement. La plupart de ces femmes ne sont pas diplômées en finances ni en comptabilité, mais se retrouvent dans une logique de pilotage des performances financières de la maison. Ce que fait la femme dans la gestion de la maison en termes de gestion financière, c’est ce que la Direction générale d’une entreprise demande à son directeur administratif et financier ;

– Motivation des troupes : elles savent ce qui fait plaisir aux leurs et s’arrangent pour apporter joie et douceur dans les jours difficiles. Elles développent des qualités de manager hors pair ;

– Formation et encadrement des enfants : elles transmettent leur savoir en instruisant leurs enfants sur leur travail et avec des leçons de vie quotidiennes. Leurs actions quotidiennes, leurs orientations, leurs conseils, leurs procédés de travail, leur sens de l’organisation et de la méthode contribuent efficacement à l’épanouissement des enfants et à leur réussite dans la vie professionnelle ;

-Gestion de conflit : elles écoutent, apaisent, négocient pour ramener paix et concorde (il en va de leur avenir et de celui de leurs enfants). Elles sont soucieuses d’harmoniser les liens et donnent de bonnes orientations pour régler les problèmes entre belles-familles, par exemple ;

– Entraide et solidarité dans les zones rurales : envers les démunis, les anciens, les malades. En effet, la vie au village exige, plus qu’ailleurs, d’être attentive à son prochain, car on peut soi-même être un jour dans le besoin. Les femmes africaines qui évoluent en milieu rural sont les moteurs de la solidarité et de la consolidation du bien-être des populations.

Chers présidents du continent africain,

Eh oui, aussi incongru que cela puisse sembler, ces athlètes du quotidien sont des exemples pour tous, et nous pouvons nous en inspirer sans complexe pour atténuer les conséquences économiques de la progression du virus. C’est ma conviction personnelle.

Ibrahima Théo LAM

Militant engagé pour la cause africaine

E-mail : lamtheo79@yahoo.fr